Brut: la Chine a plus importé en déc. que la production d'Arabie Saoudite

17/02/2011 - 17:17 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Au-delà des tensions politiques dont l'évolution est imprévisible, la rigueur de l'hiver et l'accélération de la croissance aux Etats-Unis et en Chine notamment ont dopé la demande de produits pétroliers. La Chine a ainsi battu son record d'importations de pétrole avec 9,6 millions de barils/jour en décembre, soit plus que toute la production actuelle de l'Arabie Saoudite (8,25 millions de barils/jour le même mois). La hausse des importations des pays émergents est un phénomène structurel et le principal facteur de hausse de la demande de produits pétroliers", juge SG Private Banking. "Cependant, l'envolée récente du prix du pétrole nous semble trop rapide pour être pleinement justifiée par des facteurs économiques fondamentaux. Plusieurs facteurs conjoncturels ou ponctuels se sont conjugués pour soutenir le prix de l'or noir : la rigueur de l'hiver occidental a accru la consommation énergétique ; l'absence de révision des quotas de production de l'Opep avalisée en décembre dernier a empêché la hausse des quotas de production et donc de l'offre ; un nouveau record historique des positions nettes longues sur le marché des futurs pétroliers de New York a été enregistrée en janvier." "L'ensemble de ces facteurs exerce naturellement une pression haussière sur le prix du pétrole dans des proportions délicates à estimer. La composante purement spéculative ajoute sans doute au moins 10 à 15 dollars au prix du baril au-delà de la simple détermination des prix par l'équilibre offre-demande. Même si nous considérons qu'à horizon des prochaines années le prix du pétrole devrait poursuivre sa progression tendancielle, les risques sont désormais baissiers sur les prochains mois." "Les stocks de pétrole dans les pays de l'OCDE, bien qu'en baisse depuis le début 2010, demeurent néanmoins au-dessus de leur moyenne des cinq dernières années ; les capacités de production inutilisées demeurent élevée au sein de l'Opep : l'Arabie Saoudite pourrait aisément accroître sa production comme à l'été 2008 pour peser sur les prix ; la surchauffe de l'économie chinoise laisse présager de nouvelles mesures de refroidissement qui freineront l'activité et réduiront la demande de matières premières du pays ; enfin, dans le contexte de sortie de crise, un baril durablement au-delà de 100 dollars a clairement des effets inflationnistes et donc récessif sur l'économie mondiale. Il produit une hausse des coûts de production des entreprises, comprime les marges et ampute le pouvoir d'achat des ménages." "Le prix du pétrole devrait évoluer dans une fourchette comprise entre 85 et 100 dollars le baril à horizon des douze prochains mois compte tenu du profil attendu de la croissance mondiale et des capacités de production non utilisées pouvant absorber un choc de demande." AUT/ALO