Dix grandes tendances pour les investisseurs institutionnels en 2011

18/02/2011 - 12:13 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En 2011, la nécessité de protéger la valeur des actifs dans un contexte difficile incitera les investisseurs institutionnels à rechercher une diversification plus efficace. Nous devrions ainsi observer un regain d'appétit pour des classes d'actifs jusque-là délaissées, mais avec une vigilance particulière pour la gestion du risque et le travail de due diligence", estime Charles Prideaux, directeur du pôle institutionnel pour la région EMOA chez BlackRock. M. Prideaux pointe notamment la montée en puissance de l'investissement sous contrainte de passif (liability-driven investing, LDI). "Le redressement des marchés actions et l'évolution de la réglementation en Europe sont de nature à inciter les investisseurs à diminuer le plus efficacement possible le risque de leurs engagements de passif. Dans ce contexte, l'approche LDI devrait séduire un nombre croissant de fonds de pension." Il insiste également sur le recours croissant à des stratégies de type barbell : "Les investisseurs institutionnels sont aujourd'hui tenus d'accroître l'efficience des portefeuilles d'investissement afin d'optimiser le rapport rentabilité/coûts. Dès lors, il incombe aux gérants de gérer le bêta plus efficacement, avec souvent comme contrainte supplémentaire de générer un niveau élevé d'alpha. Les stratégies de type barbell consistent à gérer de manière optimale un portefeuille, en associant une exposition au marché relativement peu coûteuse et des positions à forte conviction susceptibles de générer une rentabilité plus élevée par unité de risque". Il relève aussi un regain d'intérêt pour les classes d'actifs alternatives : "Les stratégies alternatives peuvent clairement contribuer à la diversification des portefeuilles et à l'amélioration du couple risque/rendement potentiel. Ces classes d'actifs devraient bénéficier d'un regain d'intérêt en 2011, même si leur efficacité est admise depuis longtemps (à l'exception notable de l'effondrement du marché en 2008-2009). Toutefois, les investisseurs ne transigeront pas sur la qualité de la gestion du risque et alloueront davantage de temps et de ressources au travail de due diligence". "L'une des leçons de la crise financière est que pour être efficace, la diversification doit s'accompagner d'une gestion dynamique de l'exposition à un large éventail de classes d'actifs, faiblement corrélées et diversifiées en termes de risques. De plus en plus de portefeuilles présenteront ces caractéristiques. Cette évolution laisse également entrevoir un renforcement de l'exposition aux marchés émergents, et en particulier aux actifs libellés en monnaie locale." "La transparence de la rentabilité potentielle des investissements restera l'une des priorités de 2011. En Europe, où les investisseurs manquent souvent de ressources ou d'expertise en matière de gouvernance pour gérer leur allocation de manière dynamique, le recours à l'externalisation, délégation totale ou partielle de la gestion des portefeuilles, est donc appelé à s'intensifier." "Outre la due diligence, la gouvernance et la responsabilité sociale et environnementale (RSE) de l'entreprise seront au coeur des préoccupations en 2011, les investisseurs étant aujourd'hui conscients de l'impact d'une bonne gouvernance sur la création de valeur à long terme pour les actionnaires." "Le régime Solvabilité II obligera les compagnies d'assurance européennes à restructurer leurs portefeuilles afin d'accroître la diversification des sources de rendement et d'améliorer la rentabilité dans le nouveau modèle de risque. Compte tenu de l'ampleur de la tâche et des besoins en matière de gestion du risque, les compagnies d'assurance seront plus nombreuses à prendre la décision stratégique d'externaliser." "Les plans de retraite à cotisations définies s'imposent progressivement comme la norme, y compris pour les cadres supérieurs. Dans ce contexte, la gouvernance et la qualité de ces plans devraient susciter un débat nourri en 2011. Ce sera particulièrement vrai au Royaume-Uni où, avec l'introduction l'an prochain du National Employment Savings Trust (NEST), l'attention se cristallisera sur la qualité de la gestion." "La plupart des pays devraient afficher une croissance économique positive en 2011. Dans les pays développés, celle-ci devrait toutefois être inférieure à son rythme tendanciel. Le niveau historiquement bas des rendements obligataires dans les pays développés pose un problème de financement pour les investisseurs institutionnels qui recherchent des sources de revenus stables. Il est donc probable qu'ils se tourneront vers des stratégies actions mondiales, privilégiant des valeurs de qualité qui offrent des dividendes élevés et surtout réguliers." "Dans le cadre des objectifs de diminution du risque et de protection des actifs, les investisseurs pourraient commencer à immuniser leurs portefeuilles contre une hausse anticipée de l'inflation au cours des prochains mois. Ceci se traduira par un regain d'appétit pour les classes d'actifs tangibles, telles que les matières premières ou l'immobilier qui offrent un certain degré de protection contre l'inflation." AUT/ALO