BNPP IP accentue son biais sur les obligations d'entreprises HY

18/02/2011 - 18:09 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les statistiques économiques sont globalement restées bien orientées et nous conservons une opinion favorable à l'égard de l'économie mondiale à court et moyen terme. Les résultats des sociétés ont continué de dépasser les attentes. Les actions des pays développés ont poursuivi leur ascension, tandis que les actions émergentes ont été à la peine. Les rendements des obligations américaines se sont stabilisés après s'être sensiblement tendus au cours des dernières semaines, tandis que ceux des emprunts allemands ont stagné", commente Joost van Leenders, de BNPP IP. "Nous avons accentué la surpondération des obligations d'entreprises à haut rendement, renforçant ainsi notre exposition aux actifs risqués. Nous pensons que les obligations d'entreprises bénéficient de nombreux soutiens, notamment les perspectives économiques, la politique monétaire, les conditions de crédit, la solidité des bilans des sociétés, le relèvement des notes attribuées par les agences de notation et les flux de capitaux. Leurs valorisations restent attrayantes selon nous." "Nous avons cédé des obligations d'Etat, augmentant ainsi notre sous-pondération sur cette classe d'actifs. La remontée récente des rendements obligataires américains et allemands a principalement résulté de l'amélioration des perspectives économiques, qui a alimenté des spéculations quant à des relèvements des taux d'intérêt. Récemment, les rendements des obligations américaines ont semblé atteindre un plafond. Les nouvelles macroéconomiques sont probablement pour la plupart intégrées à présent, de même que les anticipations de gestes haussiers. Nous prévoyons une marge d'appréciation supplémentaire limitée des rendements." "L'augmentation des rendements américains a porté les taux hypothécaires à des niveaux qui pourraient décaler la reprise du marché immobilier. Plus généralement, nous pensons que les économies des États-Unis et de la zone euro ne peuvent pas faire face à des rendements obligataires sensiblement plus élevés." "Les actions ont quelque peu marqué le pas, après leur forte performance récente. Les résultats publiés au titre du quatrième trimestre 2010 sont restés bien orientés, bien qu'ils soient ressortis légèrement moins robustes que ceux annoncés au début de la période de publication. Le nombre de sociétés de l'indice américain S&P 500 ayant jusqu'à présent dépassé les prévisions de bénéfice par action des analystes est conforme à la moyenne historique, mais inférieur à celui observé au cours des cinq trimestres précédents. Même si nous pensons que les anticipations bénéficiaires à plus long terme risquent d'être trop optimistes, nous estimons que, pour l'heure, la hausse des revenus devrait soutenir les bénéfices et les actions." "Hormis à l'échelle locale, l'impact sur les marchés des bouleversements politiques en Egypte a été mineur. Les cours du pétrole, qui avaient augmenté avant les événements en Tunisie et en Egypte, n'ont pas reculé depuis le week-end. Comme nous l'avons précédemment souligné, les craintes de perturbations du transit des échanges pétroliers par le canal de Suez nous semblaient excessives. L'agitation dans d'autres nations arabes s'est poursuivie, mais sans atteindre une ampleur susceptible d'affecter les marchés mondiaux selon nous. Nous sommes particulièrement attentifs à l'évolution de la situation." "En Europe, la principale nouvelle a été l'annonce surprise de la démission d'Axel Weber, président de la Bundesbank, membre du conseil des gouverneurs de la BCE et candidat présumé à la succession du président de la BCE, Jean-Claude Trichet. Les spéculations autour du successeur de M. Trichet sont allées bon train. Parmi les candidats évoqués figurent le très qualifié gouverneur de la banque centrale d'Italie, Mario Draghi, ou des candidats de compromis tels que les présidents des banques centrales finlandaise et luxembourgeoise. Tous ces candidats sont connus pour leur intransigeance vis-à-vis de l'inflation. L'Allemagne pourrait choisir de renoncer à la présidence de la BCE en vue de se concentrer sur le durcissement des règles budgétaires et économiques au sein de la zone euro. Elle pourrait avoir estimé que ces mesures revêtent plus d'importance que la direction de la BCE." "Les querelles politiques concernant les règles postérieures à la crise en zone euro et l'élargissement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ont conduit les spreads des obligations d'Etat à s'élargir de nouveau, ce qui a ramené à l'ordre du jour la question d'un sauvetage de l'Etat portugais lourdement endetté. Ce développement aurait un impact limité sur les marchés, puisqu'il ne devrait pas constituer une surprise majeure." "La rigueur de l'hiver s'est reflétée dans les dernières statistiques. Au sein de la zone euro, la production industrielle a accusé un léger repli inattendu, lié à un fort recul en Allemagne. Au quatrième trimestre 2010, la croissance du PIB de la zone euro est ressortie inférieure aux attentes, mais de peu cependant. Elle a été en deçà des taux enregistrés au cours des deux trimestres précédents. Sachant que le recul de ces chiffres contraste avec les tendances récentes des indicateurs avancés, nous n'exagérerions pas l'importance de cet affaiblissement." "Les conditions climatiques pourraient également avoir touché les ventes de détail aux Etats-Unis. Dans la mesure où les baisses d'impôts doperont sous peu les revenus, nous pensons que la consommation devrait contribuer à la croissance économique à court terme. Les chiffres relatifs à la construction de logements ont été mitigés. Les mesures proposées par le président Barack Obama pour réduire de 1.100 milliards de dollars le déficit font à présent l'objet de négociations entre démocrates et républicains. Un compromis pourrait être difficile à trouver. Il semble peu probable que l'austérité budgétaire fasse dérailler la croissance cette année. La résolution du sérieux problème budgétaire de l'Amérique sera probablement mise de côté." "Les indicateurs de la Chine ont montré une hausse marquée des importations, qui a entraîné une réduction de l'excédent commercial. La progression des importations a été en partie tirée par l'augmentation des prix des matières premières. Les prix des exportations ont également augmenté. La Chine exporte donc une certaine inflation, qui pourrait être perceptible dans les taux d'inflation des pays industrialisés. Nous n'y voyons pas un problème important. Compte tenu du niveau élevé du chômage dans de nombreuses économies occidentales, il n'y a pas de signes de hausse des salaires. Plus important encore, cette tendance rend les exportations en provenance de la Chine plus onéreuses, ce qui devrait contribuer au rééquilibrage de l'économie mondiale." AUT/ALO