Débat entre rendement et croissance n'a jamais été aussi intense

21/02/2011 - 11:50 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous avons identifié deux indicateurs fondamentaux, en plus du marché, qui montrent que le positionnement des investisseurs était extrême. Premièrement, l'économie mondiale progresse et les craintes déflationnistes ont disparu, incitant les investisseurs à acheter des valeurs de croissance à n'importe quel prix. Deuxièmement, les rendements obligataires explosent, même au sein de pays refuges tels que l'Allemagne. Cette situation a des conséquences profondes sur les marchés des actions, sur le plan du style et du leadership", note Dexia AM. "Toutes choses étant égales par ailleurs, une hausse continue des rendements obligataires n'a pas le même impact sur chaque valeur. Les valeurs à PER élevé seront notamment durement touchées dans la mesure où elles sont considérées comme des valeurs à long terme." "Une comparaison entre le PER inversé de LVMH (rendement synthétique des actions) et les rendements obligataires de la zone euro peut être fournie à titre d'illustration. Dans des circonstances normales, le PER de LVMH ou, à tout le moins, son PER relatif (écart avec le PER de marché) devrait diminuer." "La qualité des statistiques économiques des marchés émergents ces derniers mois, conjuguées aux propos plus rassurants des autorités européennes au sujet de la dette souveraine, semble avoir renforcé la confiance du marché dans le cycle économique. Dans ce contexte, les investisseurs procèdent finalement à des rotations en faveur des valeurs de rendement, qui enregistrent traditionnellement une performance satisfaisante à cette étape du cycle." "Au cours des trente dernières années, l'indice MSCI Europe Value a toujours surperformé l'indice MSCI Europe Growth au cours des douze mois qui suivent un pic du taux de chômage américain. Même en cas de progression des statistiques économiques, ce cycle tend à être différent, aussi nous ne pouvons pas garantir que toutes les règles générales s'appliqueront. Nous avons notamment constaté que ce n'était pas le cas l'an dernier avec le secteur des biens d'équipement. Le débat entre croissance et rendement n'a jamais été aussi intense." "Entre 2004 et 2007, nous avons assisté à une reprise économique mondiale, un contexte toujours favorable au style value. En 2010, les craintes déflationnistes ont altéré la relation entre ces deux styles. Aujourd'hui, le contexte de marché est plus favorable aux valeurs de rendement (au moins sur le plan des valorisations). Le marché nous envoie certains messages : nous avons atteint un stade où la déstabilisation financière du monde émergent en plein boom est telle que sa croissance doit ralentir ; le boom des actifs cycliques internationaux atteint un plus haut." AUT/ALO