US : la Fed a encore la main sur les marchés obligataires (Dexia AM)

22/02/2011 - 17:17 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les taux américains sont restés dans un étroit intervalle entre 3,30% et 3,50%. Poussé à la hausse par des nouvelles macroéconomiques en constante amélioration, le taux à 10 ans n'a pas pu franchir le seuil clé des 3,55%. La politique de la Réserve fédérale (décrite dès le mois d'août lors de la conférence de Jackson Hole) semble commencer à porter ses fruits. Les indicateurs PMI restent solidement ancrés au-dessus de 55 tant sur l'activité manufacturière que sur celle des services", note Dexia AM. "Le consensus pour la croissance est désormais proche de 3%, tirée en grande partie par le rebond de la consommation. La croissance annuelle des ventes au détail est ainsi supérieure à 7%. La création monétaire de M. Bernanke combinée au maintien d'un déficit budgétaire à 10% sont des stimuli efficaces pour soutenir le consommateur." "Reste à savoir si ledit consommateur sera capable de maintenir son niveau de consommation sans ces perfusions monétaires et budgétaires. Trois points retiennent aujourd'hui notre attention et pourraient justifier des taux longs encore bas. Premièrement, le chômage supérieur à 9% semble devenir structurel. Chose nouvelle pour les Américains, le temps pour trouver un emploi s'allonge et la croissance de 3% n'entraîne pas une baisse significative du chômage." "Deuxièmement, le crédit. Même si le taux d'épargne est à la baisse, le crédit à la consommation peine à redémarrer et la consommation profite surtout des redistributions fiscales. Dernier point noir enfin, l'immobilier. Malgré la fin de la dégradation des ventes, les prix restent à la baisse et une forte reprise semble encore peu probable. Du côté de l'inflation, les bons chiffres de croissance combinés au rebond des matières premières ont alimenté les anticipations inflationnistes (2% sur le taux break-even à 5 ans)." "Pour autant, l'inflation dite core reste baissière. Elle est désormais à 0,8%. Dans ce contexte, la Réserve fédérale est désormais unanime pour maintenir son taux directeur bas et peu de surprises sont à attendre avant l'été prochain. Car la vraie question sera naturellement l'après Quantitative Easing. Jusque là, les taux courts ont peu de marge pour remonter, favorisant de facto le thème de la pentification. Le benchmark JPM US a commencé l'année négativement (-0,80%)." "Stratégiquement, nous sommes redevenus neutres. Les risques sont balancés car bien que les variables macroéconomiques et budgétaires justifient des taux plus hauts, la politique monétaire extrêmement accommodante a pour but d'éviter tout dérapage des marchés obligataires." AUT/ALO