Hausse du pétrole renforce la partie courte des obligations indexées (SG)

23/02/2011 - 12:34 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'une des caractéristiques de la crise a été la montée en flèche des prix du pétrole, qui a créé un engouement pour la partie très courte des obligations indexées sur l'inflation. Un examen un peu plus approfondi montre qu'il y a cependant eu des différences notables, mais toujours subtiles, entre les marchés", jugeaient mercredi les analystes de Société Générale Cross Asset Research. "La rhétorique plus hawkish de la BCE (telle qu'interprétée par le marché et incluant les propos tenus mardi par Mersch, selon lesquels la BCE pourrait être sur le point de durcir encore un peu le ton) a eu pour effet de faire rebondir les taux réels euro 1y1y (dérivés des forwards nominaux et indexés sur l'inflation) jusqu'à 0,65%. Cela peut sembler énorme mais il faut rappeler que la moyenne historique des taux Eonia réels depuis la création de l'UEM a été de moins de 1% et que les taux swap réels 1y1y américains et britanniques demeurent résolument négatifs." "Comme nous l'affirmons souvent, ce sont les taux d'intérêt réels qui permettent de mesurer la nature restrictive de la politique monétaire, et nous devons à présent nous demander si la BCE va être la seule à restaurer un tel taux réel positif si tôt, alors que les autres banques centrales devraient selon les anticipations maintenir des politiques monétaires ultra accommodantes. Il ne s'agit pas seulement du compromis entre politique monétaire et austérité budgétaire imposé dans toute la zone euro, ou du fait que l'inflation hors composantes volatiles soit modérée." "La BCE doit également lutter avec le problème de la dépendance aux financements, ces autres banques centrales sont plus avancées dans la normalisation des opérations du marché monétaire. Cette dépendance aux financements explique l'évolution de la composition de la masse monétaire M3 vers des dépôts de maturité plus courte, un processus qui s'est stabilisé mais pas encore renversé." "Il est difficile d'imaginer sur ce front une action, mis à part un durcissement réel de la politique monétaire, susceptible de ralentir la hausse des taux réels. Cela suggère que l'EUR 2 ans a suffisamment souffert pour le moment, et que les taux réels euro sont généralement attrayants pour des positions receveuses." "Le mouvement de fuite vers la qualité aux Etats-Unis ne s'est pas accéléré en séance asiatique. Les IRS Asie ont cédé une partie de leurs gains hier malgré les pressions haussières supplémentaires sur les prix des matières premières et la légère fragilisation des actions. Si la situation géopolitique à court terme pourrait conduire à un rebond causé par des fermetures de positions courtes et par une fuite vers la qualité, les perspectives de moyen terme pour les taux asiatiques demeurent baissières." AUT/ALO