Inde : la correction actuelle est une occasion d'investir (HSBC Global AM)

23/02/2011 - 16:31 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le marché indien a connu une certaine faiblesse au cours des deux-trois derniers mois, chutant d'approximativement 20% par rapport à son niveau le plus haut. Toutefois, cela fait suite à une hausse marquée d'environ 15% sur les marchés indiens en septembre 2010", estime Sanjiv Duggal, gérant du fonds HSBC GIF Indian Equity. "Nous pensons que le moment est bien choisi pour acheter", ajoute-t-il. "Cette démarche s'inscrit dans le cadre de notre stratégie : accorder un rôle central à l'Inde dans nos investissements et participations majeures lors des périodes de rebond, et renforcer nos expositions en période de reflux des marchés." "Cette chute des marchés s'explique par une combinaison de facteurs. L'un d'entre eux est que de nombreux investisseurs et responsables en stratégie estiment qu'il vaut mieux actuellement redéployer ses fonds des marchés émergents vers les marchés développés. Cet avis est motivé par le contexte actuel de reprise américaine dopée par le quantitative easing et par de nouvelles mesures fiscales." "L'année dernière, l'Inde a accueilli une grande part des afflux de capitaux. En fait, elle a été l'un des marchés majeurs les plus performants en 2010 et cette performance était due, en partie, aux 29 milliards de dollars de flux de capitaux institutionnels qu'elle a attiré au cours de l'année." "Les autres facteurs sont liés à des questions internes à l'Inde, telles que le scandale des prêts et la polémique sur les prix de la vente de licences de télécommunications. Ces problèmes ont impacté l'optimisme des marchés, alimenté les débats politiques, paralysé le Parlement et ainsi freiné l'adoption de lois destinées à réformer et stimuler l'économie indienne." "Il est difficile de dire si cette baisse des marchés est terminée, mais encore une fois la récente vague de corrections constitue pour les investisseurs une opportunité d'investir ou de renforcer leurs participations. On peut prédire que l'Inde restera l'un des marchés à forte croissance de la décennie." "Sur les cinq dernières années, les valorisations indiennes avoisinaient un ratio PE anticipé à 12 mois de 17 en moyenne. Or, elles sont retombées récemment à un ratio bien plus abordable de 14 en moyenne. Cela représente un rétrécissement spectaculaire de l'écart de valorisation entre l'Inde et les autres marchés asiatiques ou émergents. La Corée du Sud est généralement la moins onéreuse des Bourses asiatiques. Pourtant, l'Inde est actuellement moins chère que la Corée dans quatre des huit secteurs : la santé, les services aux collectivités, l'énergie et les matériaux." "Nous tablons sur une croissance du PIB indien de 7,5% à 8% sur l'exercice 2011 (qui clôturera fin mars 2012). Le principal risque pour la croissance serait que l'inflation refuse de baisser, contraignant la banque centrale à un resserrement monétaire draconien. Récemment, l'inflation indienne a été portée par la forte hausse des prix de l'alimentation, elle-même due à de mauvaises conditions météorologiques et à des problèmes d'approvisionnement. La hausse du pétrole devrait aussi renforcer l'inflation car l'Inde recourt aux importations pour satisfaire la plus grande partie de ses besoins en énergie." "Parmi les autres facteurs susceptibles d'affecter la croissance figure la corruption, qui pourrait jouer un rôle déterminant dans un sens comme dans l'autre. Par exemple, le lancement d'une campagne majeure de lutte contre la corruption pourrait marquer un tournant et produire un impact positif sur le long terme. D'un autre côté, dans l'optique des marchés, la mise au jour de nouvelles affaires ou informations sur la corruption pourrait avoir un impact négatif sur la confiance des investisseurs à court ou moyen terme." "L'Inde fait toujours l'objet de beaucoup d'idées reçues. De nombreuses personnes pensent qu'elle ne serait pas une économie cyclique axée sur les exportations mais plutôt une économie nationale qui ne bénéficierait pas vraiment de la reprise américaine. C'est peut-être vrai de l'économie réelle en général, mais cela ne s'applique pas au marché boursier. En réalité, l'Inde est le deuxième marché le plus ouvert sur l'exportation en Asie, après Taiwan, en termes de recettes, en dollars." "Les exportations indiennes se sont accélérées après le deuxième quantitative easing aux Etats-Unis alors que celles des autres économies asiatiques se sont considérablement ralenties. Le marché indien est bien plus sensible aux exportations, avec 57% de ses recettes provenant des exportations dans les secteurs libellés en dollars. La croissance des exportations indiennes est ainsi passée de 18% au troisième trimestre 2010 à 28% au quatrième trimestre." "De ce fait, l'Inde constitue un marché très diversifié et équilibré, réparti en parts à peu près égales entre les secteurs internationaux et les secteurs nationaux. On peut donc estimer que l'Inde est capable de prospérer aussi bien en période d'expansion qu'en période de repli de l'économie mondiale." "Nous avions déjà renforcé nos expositions aux secteurs internationaux, comme je l'avais signalé lors d'un précédent entretien il y a quelques mois. Les secteurs internationaux comme la métallurgie ou les services informatiques ont enregistré de bonnes performances jusque dans la période de repli récente sur le marché indien. Lors de cette correction, le fonds a de nouveau changé, à la marge, de stratégie pour renforcer son exposition sur les secteurs nationaux en creux de cycle." "Ces secteurs comprennent par exemple la consommation de base, la consommation cyclique, l'automobile et l'industrie. Ils ont enregistré récemment quelques chutes extrêmement fortes. Ainsi, le cours de United Spirits, important producteur de boissons alcoolisées en Inde, a littéralement perdu la moitié de sa valeur depuis son pic du mois d'août, en raison de la panique des marchés. Toutefois, il est parvenu il y a peu à regagner près de 16% en une seule journée. La correction des marchés semble avoir été excessive, et notre fonds a profité de cette opportunité pour acquérir en quantité des titres de qualité mais sous-évalués dans le domaine de la consommation." AUT/ALO