Le franc suisse et le yen profitent plus du risque que le dollar (SG)

24/02/2011 - 12:08 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le dollar se serait normalement fortement apprécié dans le sillage d'événements tels que ceux observés en Afrique du Nord. D'après la plupart des mesures (repli des actions, élargissement des spreads de crédit et montée de la volatilité), l'aversion au risque s'installe sur les marchés financiers du fait des évolutions en Tunisie, en Egypte et en Libye. Pourtant, le dollar n'en profite pas autant que nous aurions pu l'anticiper. S'agit-il d'un phénomène temporaire ou du début d'un prochain accès de faiblesse plus généralisé du dollar ?", s'interroge SG Cross Asset Research. "Vous pourriez naturellement vous contentez de vous concentrer sur les prix du pétrole et donc d'acheter la couronne norvégienne." "Les grands gagnants de cette semaine sont le franc suisse et le yen. Si nous devions définir le régime dans lequel nous nous trouvons actuellement, nous dirions qu'il est défavorable au risque mais sensible aux rendements. En partant de ce principe, attendre tout nouvel accès de faiblesse prolongé du dollar semble toujours prématuré, et notamment parce que tabler sur une dépréciation soutenue des rendements américains dans un contexte économique optimiste paraît étrange." "Les chiffres publiés aujourd'hui (renouvellement des demandes d'allocations chômage, commandes de biens durables et ventes de logements neufs) ne devraient pas faire reculer les perspectives de hausse des taux (et si l'aversion pour le risque gagnait de l'élan, cette tendance ne pourrait se poursuivre, étant ignorée par le marché de changes)." "A plus long terme toutefois, deux sources d'inquiétudes pèsent sur le dollar. Premièrement, les craintes concernant les prodigalités budgétaires n'ont jamais été aussi vives. Les Etats-Unis utilisent le statut de devise de réserve du dollar pour mener des politiques que les autres pays ne peuvent pas conduire, et s'il serait très prématuré d'évoquer une grève des acheteurs d'obligations, il devient clair que les investisseurs ont un désir de diversification grandissant." "Que ce soit pour les craintes liées à un défaut de paiement de la dette des autorités locales ou pour des rumeurs de baisse de la notation du crédit des Etats-Unis, la question de la solvabilité de l'Oncle Sam reste au premier plan. Deuxièmement, le biais accommodant de la Fed reste net, même si les indicateurs économiques ne vont probablement guère s'améliorer beaucoup plus. L'indice ISM par exemple se situe sur des niveaux à partir desquels des gains supplémentaires seront très difficiles, mais cela signifie simplement que les données de l'emploi vont être encore plus surveillées." "L'économie américaine tourne bien mais ne génère pas assez d'emplois, pour l'instant. Une forte augmentation des créations d'emplois changerait la donne, mais nous restons persuadés que la BCE, la BoE et la BoC relèveront tous leurs taux directeurs avant la Fed." "Les indicateurs économiques les plus notables publiés cette nuit ont été la croissance solide des dépenses d'investissement du secteur privé australien en T4 (1,3% q/q), après un chiffre révisé à la hausse pour T3 à 6,9%. Ces données ne sont pas surprenantes et s'inscrivent largement dans la période ayant précédé les inondations, mais la robustesse relative de l'AUD dans cette phase d'aversion au risque est remarquable ; à peine en dessous de 1,37, la parité EUR/AUD est attrayante pour mettre en place des positions courtes." AUT/ALO