Janus Capital défensif sur les taux, favorise les obligations corporate

25/02/2011 - 15:47 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous pensons que la guerre des monnaies va persister et l'afflux de capitaux vers les pays émergents pourrait même devenir incontrôlable. De plus, les possibles interventions des banques centrales des différents pays risquent d'augmenter la volatilité des marchés. Si des interventions des Etats auront lieu pour contrôler les tensions sur les monnaies, les entreprises qui sont exposées au risque de change auront encore plus de difficulté à le gérer", juge Colleen Dentzler, responsable de la stratégie obligataire de Janus Capital. "En ce qui concerne les pressions inflationnistes, la croissance en Chine, Brésil et Inde provoquera une demande accrue de matières premières générant une augmentation des prix au niveau mondial. Il faudra suivre de près comment la Chine et le Brésil vont gérer leur croissance, l'augmentation de la demande domestique et surtout de celle des prix des matières premières et de l'alimentation tout en gardant des taux raisonnables. La croissance au niveau mondial en 2011 dépend de tous ces facteurs. En effet, l'augmentation des taux ou la mise en place de mesures d'austérité en Chine pourrait ralentir la croissance au niveau mondial." "Pour la dette des Etats, on peut penser raisonnablement que cela représentera un vrai test pour l'euro et l'unité au niveau européen car l'endettement va creuser des écarts entre les différents pays. La BCE devra introduire des mesures temporaires pour stabiliser les marchés obligataires afin de permettre aux pays les plus endettés de mettre en place des mesures d'austérité nécessaires pour réduire les déficits. Il n'est pas impossible que d'autres Etats, tels que l'Espagne, la Belgique ou le Portugal suivent l'exemple de l'Irlande en faisant appel au FMI ou aux mécanismes mis en place par l'Union européenne." "Au niveau des secteurs, dans les plus prometteurs nous voyons le secteur automobile où des marges peuvent encore augmenter malgré l'arrêt des mesures étatiques de soutien. Le secteur hôtelier et le tourisme en général montrent des perspectives encourageantes et les sociétés de transport semblent aussi avoir fait de gros efforts sur les prix. Par contre, les secteurs immobilier, technologique et de la santé ne montrent pas des signes de reprise sur un court terme." "Les chiffres de la reprise sont là mais tout le monde n'en profite pas de la même façon. Ce sont surtout les entreprises les plus solides qui vont bénéficier d'une reprise beaucoup plus rapide. Certaines entreprises ont presque terminé leur processus de désendettement et les bilans montrent du cash flow qui leur laisse la possibilité d'investir ou de croitre par des rachats." "Comme exemples, on peut citer Starwood Hotel & Resorts, qui a enregistré 20% de hausse dans ses revenus annuels 2010 et dont la performance devrait revenir au niveau d'avant la crise. Dans le cas opposé, on voit bien The GAP qui doit relever le défi des fluctuations dans les ventes au détail aux US. Tout cela prouve une reprise à plusieurs vitesses. Nous voyons aussi une augmentation d'opérations de LBO en particulier pour les entreprises dans le secteur des biens de consommation." "Nous avons une approche opportuniste dans nos portefeuilles et dans l'état actuel nous surpondérons dans les obligations d'entreprises mais restons très défensifs sur les taux. Nous pensons en effet que dans un environnement où les écarts de taux se resserrent, il y a de bonnes opportunités en termes de risk/reward dans les obligations d'entreprises, surtout dans le high yield, car la santé des entreprises s'améliore et beaucoup souhaitent revenir dans la catégorie investissement." "Nous surpondérons donc nos portefeuilles sur la dette, mais pas dans le segment des émergents car nous restons très prudents sur les incertitudes liées aux valorisations des entreprises et à l'impact sur ces marchés d'une potentielle crise financière au niveau européen." AUT/ALO