Forte baisse du taux d'utilisation des raffineries à attendre en Europe

28/02/2011 - 10:24 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'approvisionnement de l'Europe en pétrole et en gaz a été fortement affecté par l'arrêt de l'essentiel, voire de la totalité, de la production libyenne. Près de 80% des 1,2 million de barils par jour produits par la Libye sont exportés à destination de l'Europe, en premier lieu vers l'Italie mais aussi, quoique dans une moindre mesure, vers l'Allemagne, la France et l'Espagne", notaient les analystes matières premières de Natixis. "L'approvisionnement de l'Europe en brut connaissait déjà des difficultés, alors que la production de la mer du Nord diminue au rythme d'environ 8% par an, et que les importations de pétrole russe devraient progressivement diminuer (une part croissante du brut russe étant soit consommée sur place, soit exportée vers des pays asiatiques)." "Le problème ne se pose pas seulement en termes de volume manquants mais également en termes de qualité, alors que le brut libyen est à la fois léger et non acide : le brut saoudien plus lourd qui pourrait le remplacer devra être traité par des raffineries plus sophistiquées. En conséquence, les mélanges légers tels que le Brent (et peut-être le WTI) vont probablement surperformer à court terme par rapport aux mélanges plus lourds." "Tant que la situation ne se sera pas éclaircie, nous devrions assister pour le moins à une forte baisse du taux d'utilisation des raffineries en Europe, ce qui devrait se traduire par une prime sur les produits pétroliers européens, et par conséquent par une réduction des exportations d'essence et une hausse des importations de produits tels que le diesel." "La situation du marché du gaz est moins inquiétante. Alors que les stocks italiens de gaz naturel sont les plus élevés en Europe, nous pensons que l'arrêt de l'approvisionnement en gaz via le gazoduc Greenstream d'ENI (pour environ 25 à 30 millions de mètres cube par jour) ne devrait pas avoir de répercussions trop importantes. Les distributeurs de gaz italiens disposent déjà de capacités potentielles excédentaires et ont la possibilité d'accroître leur approvisionnement en provenance d'autres fournisseurs potentiels." AUT/ALO