BNPP IP a pris des bénéfices sur une partie de la surpondération actions

04/03/2011 - 16:42 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés ont été soumis à des forces opposées, confrontés d'une part à une amélioration des indicateurs avancés, une consommation américaine soutenue par les baisses d'impôts et une décrue du chômage en zone euro et d'autre part à une montée de l'agitation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Devenus négatifs à l'égard du contexte géopolitique, nous avons pris des bénéfices sur une partie de notre surpondération des actions", note Joost van Leenders de BNPP IP. "Ce changement tactique a légèrement réduit le risque du portefeuille. Nous restons néanmoins fondamentalement optimistes à l'égard des actions. Nous pourrions revenir sur le changement auquel nous avons procédé dès que la situation au Moyen-Orient s'apaisera ou que les valorisations deviendront plus intéressantes." "Selon nous, il est trop tôt pour adopter une opinion négative à l'égard de la croissance et de l'inflation au seul motif de l'envolée des prix du pétrole brut. Le cours du baril de Brent a augmenté de 23%, passant de 93 dollars américains fin 2010 à 144 dollars cette semaine. L'importance de cette hausse ne doit pas être exagérée : si la facture pétrolière mondiale s'est alourdie, elle reste en deçà des niveaux de 1980." "Les précédents chocs pétroliers avaient été provoqués par des réductions de l'offre. Une baisse de la part de 2% que représente la Libye dans la production mondiale de pétrole pourrait être compensée par d'autres pays. Nous ne pensons pas que la hausse des prix observée jusqu'ici fera dérailler l'économie mondiale, mais plutôt que les marchés d'actions mondiaux pâtiront de l'escalade des tensions." "Nous sommes passés à une position surpondérée sur la dette émergente en monnaie locale. L'an passé, nous avions abaissé notre opinion sur cette classe d'actifs, en raison de la perception de risques de protectionnisme et de craintes d'interventions sur les marchés des changes ou d'instauration de mesures de contrôle des capitaux dans les pays émergents. Le ton des discours tenus par les autorités monétaires s'est récemment adouci." "A titre d'exemple, la banque centrale indonésienne a souligné que l'appréciation de la devise pourrait constituer une arme contre l'inflation, tandis que la Chine a signalé qu'elle était ouverte à un renminbi plus cher. La dynamique du marché est une autre raison qui a motivé notre passage à une surpondération. La pression baissière sur la dette locale émergente s'est atténuée." "Parmi les indicateurs avancés en amélioration, l'indice ISM du secteur manufacturier aux Etats-Unis s'est inscrit en hausse pour le septième mois consécutif, signalant une dynamique de l'activité manufacturière. La remarquable progression de la sous-composante emploi rend de plus en plus probable la publication d'un rapport positif sur le marché du travail en février. La confiance des ménages, qui avait fléchi durant l'été 2010, s'est encore améliorée." "Au sein de la zone euro, l'indice du sentiment économique (ESI) a progressé pour atteindre un pic post-récession, tandis que l'indice Ifo allemand a pulvérisé un nouveau record pour le quatrième mois consécutif. L'indice PMI composite a atteint son niveau le plus élevé depuis plus de quatre ans. Le moral des ménages s'est également sensiblement amélioré. Fait encourageant, les plus fortes améliorations du sentiment ont été observées en Grèce et au Portugal." "Les indicateurs PMI des pays émergents ont été mitigés, la vigueur de ces indices en Inde et en Turquie contrastant avec leur affaiblissement en Chine. La moyenne mondiale est restée bien ancrée en phase de croissance. Les indicateurs relatifs à l'économie réelle ont globalement confirmé la bonne orientation des perspectives." "Aux Etats-Unis, le revenu des ménages a enregistré sa plus forte hausse depuis mai 2008. Cette progression a résulté pour plus de 70% de la réduction des cotisations pour la sécurité sociale. Plus important, la croissance du revenu du travail a poursuivi son accélération. La hausse des prix a provoqué un fléchissement de la consommation réelle, mais la récente augmentation du taux d'épargne et du revenu du travail des ménages laissent entrevoir des perspectives favorables pour la consommation américaine." "Dans la zone euro, les nouvelles commandes industrielles ont à nouveau enregistré une solide progression et le taux de chômage est tombé sous la barre des 10% pour la première fois depuis mars 2010. En valeur absolue, le chômage affiche à présent trois mois consécutifs de baisse. Les nombreux plans d'austérité au sein de la zone euro nous conduisent à ne pas anticiper un contexte d'économie florissante, mais, compte tenu des améliorations observées sur le marché de l'emploi et de la bonne orientation des indicateurs avancés, nous pensons que la croissance ne devrait pas s'établir à un niveau très inférieur à sa tendance cette année." "Au Japon, l'inflation s'est maintenue en dehors du territoire négatif pour le quatrième mois consécutif, l'indice PMI manufacturier a marqué une amélioration, la production industrielle a été robuste et la rémunération moyenne par salarié avant impôts, heures supplémentaires et primes comprises, a de nouveau augmenté. Toutefois, la balance commerciale est devenue déficitaire, en raison d'un ralentissement sensible de la croissance des exportations. Le Nouvel An chinois pourrait avoir en partie affecté ces chiffres, mais la croissance des exportations à destination des Etats-Unis a également ralenti. Sachant que l'économie japonaise est fortement tributaire des exportations, il convient d'être attentif à ce développement." "La BCE pourrait commencer à augmenter le coût du prêt aux banques pour réduire leur dépendance vis-à-vis de ses liquidités. Il sera intéressant de suivre la réunion à venir du conseil de la BCE pour rechercher des signes indicateurs d'un futur changement dans son dispositif d'offre de liquidités. Si les membres du conseil sont devenus plus intransigeants, nous restons d'avis que des hausses des taux ne sont pas une affaire réglée. Si l'inflation, à 2,4%, est supérieure à l'objectif de la BCE, d'autres indicateurs ne paraissent pas alarmants. La croissance de la masse monétaire a décéléré, les prêts bancaires commencent à peine à augmenter, la reprise reste inégale, le chômage demeure élevé et les tensions sur les coûts salariaux sont modérées." "Aux Etats-Unis, aucun consensus ne semble se dessiner entre les responsables politiques. Certains ont plaidé en faveur de l'arrêt du soutien apporté par le second programme d'assouplissement quantitatif (QE2) de la Fed à l'économie, la reprise s'étant raffermie et élargie. Toutefois, lors de son allocution récente, le président de la Fed, Ben Bernanke, n'a pas discuté de sa poursuite. S'agissant de la hausse des prix des matières premières, il a mentionné des risques pour la stabilité des prix et la croissance économique. Le président de la Fed a modifié de façon subtile son évaluation du marché du travail. Nous pensons qu'il souhaite observer plusieurs mois de solide croissance de l'emploi avant de changer sensiblement le ton de son discours." AUT/ALO