A l'origine d'une nouvelle envolée du pétrole, les événements en Lybie ont encore joué les trouble-fêtes à la Bourse de Paris, qui clôture dans le rouge pour la deuxième semaine consécutive avec un indice CAC 40 terminant vendredi à 4.020,21 points et signant un repli hebdomadaire de 1,23 %.
La situation en Lybie ne s'est pas apaisée, au contraire. Les affrontements entre partisans et opposants du colonel Mouammar Kadhafi se sont poursuivis et le « chef de la révolution libyenne » a haussé le ton en s'opposant avec véhémence à toute intrusion étrangère. Du coup, après une relative accalmie lundi, les cours du pétrole ont de nouveau explosé. Les cours du brut ont nettement dépassé la barre symbolique de 100 dollars et se situaient à 104 dollars à la veille du week-end, tandis que le Brent frôlait les 116 dollars. Cette flambée des cours a préoccupé les investisseurs, mais aussi Ben Bernanke.. Le patron de la Réserve Fédérale des Etats-Unis a annoncé mardi, lors de son audition devant le Sénat, que si le marché du travail montrait des signes d'amélioration outre-Atlantique, une hausse durable des cours de l'or noir pourrait menacer l'économie.
Le renchérissement du baril n'a pas échappé non plus à Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, qui a affirmé qu'un relèvement des taux directeurs lors de la prochaine réunion du Conseil des Gouverneurs en avril était possible. L'estimation flash d'Eurostat, qui a indiqué une accélération à 2,4 % de l'inflation en zone euro au mois de février, donne de fait des arguments aux faucons.
Les créations d'emplois aux Etats-Unis ont pu procurer un léger répit aux investisseurs. L'économie américaine a généré 192.000 emplois en février, un chiffre proche des attentes du consensus des économistes (196.000). Les embauches dans le privé, à 220.000, ont même dépassé les attentes. En outre, le taux de chômage a fléchi contre toute attente à 8,9 %. Cette nouvelle satisfaisante n'a toutefois pas suffi à remonter le moral des marchés, qui jugent les créations d'emplois privés encore trop faibles et qui avaient les yeux rivés sur la Lybie et l'or noir.
L'équipementier Alcatel-Lucent s'est encore distingué cette semaine avec un bond de 10,68 %. Il a largement devancé Sanofi-Aventis, et Bouygues qui ont respectivement gagné 2,79 % et 2,66 % Le groupe de BTP et télécommunications, qui a publié un bénéfice net 2010 en repli de 19 %, à 1,07 milliards de dollars, table sur une croissance de 2 % de son chiffre d'affaires en 2011.
Plus forte baisse du CAC 40, Carrefour a cédé 9,23 %. Les investisseurs et les analystes se sont montrés sceptiques sur son projet d'introduction en bourse de 25 % de Carrefour Property et de l'intégralité de Dia. Veolia, qui a publié des résultats décevants, a vu son titre chuter de 6,28 %. Le spécialistes des services à l'environnement enregistré un bénéfice net de 581,1 millions d'euros, après 584,1 millions d'euros en 2009. Enfin, les banques ont également été mises à l'épreuve. Les titres Crédit Agricole, BNP Paribas et la Société Générale ont perdu respectivement 5,25 %, 4,83 % et 4,09 %.
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