La BCE pourrait monter son taux à 1,50% et s'en tenir là (Natixis)

07/03/2011 - 16:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En soulignant sa forte vigilance et que les taux n'étaient pas appropriés, le président de la BCE a clairement laissé entendre qu'une hausse dès le mois prochain était sinon certaine du moins possible. En ajoutant, lors de la séance des questions, qu'il ne s'agirait pas d'une série de hausses, et que l'hypothèse d'une forte hausse des taux n'était pas la bonne interprétation, on peut penser que la BCE ne montera ses taux que de 25pb et sans doute qu'à une, voire deux reprises maximum", note Natixis. "Cela est sans doute dommageable avec dorénavant une politique monétaire qui devient clairement restrictive, en plus de politiques budgétaires qui le sont déjà dans des proportions rarement égalées. Le policy mix est ainsi largement défavorable, alors que l'économie européenne peine à repartir, que le taux de chômage est proche de ses records, que les coûts salariaux baissent et que le taux de change rajoute au côté restrictif des conditions monétaires." "Ajoutons que si les MRO et STRO sont maintenus à taux fixe, les LTRO vont être indexés sur le taux repo qui lui va donc monter ce qui ne devrait pas arranger la situation des banques irlandaises, grecques ou portugaises. On a donc une BCE qui de façon surprenante devrait être la première à monter ses taux alors que la BoE et la Fed, qui sont confrontées à des perspectives de croissance et d'inflation supérieure avec des taux pourtant proches de zéro, vont attendre un peu avec un début de resserrement en septembre 2011 et janvier 2012 respectivement." "Au final, il semble acquis que la BCE va monter ses taux très prochainement (en avril donc), qu'il s'agira d'un mouvement de 25pbs et que cela ne se traduira pas par une série de hausse et donc que le repo ne devrait pas dépasser les 1,50% d'ici la fin de l'année. En effet selon toute vraisemblance le mouvement d'avril devrait être suivi d'un second sans doute en juin. Il semble en effet difficile de penser que la BCE fasse tout ça pour ne faire qu'une hausse d'autant plus que M. Trichet à qualifié à plusieurs reprise la politique monétaire comme très accommodante." "Comme, par ailleurs, M. Trichet a souligné qu'il ne s'agissait pas d'une série de hausse, nous attendons que le repo soit relevé à 1,50% et que la BCE s'en tienne là. L'inflation pourrait ainsi monter jusqu'à 2,5% en mars (publication en avril) pour ensuite rebaisser jusqu'à 1,5% en décembre (avec comme hypothèse pour le pétrole, un baril en moyenne annuelle à 100 dollars). La croissance quant à elle devrait être de 1,3% cette année et de 1,5% en 2012." "Compte tenu des perspectives de croissance et d'inflation de notre scénario, le taux repo resterait alors inchangé jusqu'au S2 2012. Normalement, quand le repo commence à monter, les taux courts sous-performent le plus fortement et entraînent un aplatissement (bear flattening) de la courbe. On peut donc s'attendre à moyen terme à un aplatissement de la courbe." "A court terme cependant, les choses sont moins nettes. Cet aplatissement a, selon nous, déjà eu lieu et pourrait même corriger dans notre scénario avec des marchés trop pessimistes. En effet, ce sont six hausses des taux qui sont intégrées. La conférence de presse a entraîné une vingtaine de points de base de resserrement supplémentaire. Avec deux hausses uniquement, les taux courts pourraient ainsi quelque peu rebaisser." "Dès hier, le 2-10 sur la courbe allemande s'est ainsi aplati de 11pbs et encore de 3 à 4pbs aujourd'hui. Si la partie courte se dégonfle dans les prochains mois on pourrait avoir un peu de bull steepening à court terme avant de retrouver par la suite du bear flattening. Au total en intégrant le nouveau scénario BCE (hausse de 25pbs en avril et en juin puis statu quo) on aurait un 2-10 plus plat à 125pbs d'ici quinze mois avec un Bund à 3,45%." AUT/ALO