Les marchés vont se reconnecter avec les profits des entreprises (Natixis)

10/03/2011 - 11:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous continuons de penser que le derating des actions n'a fondamentalement plus de raisons de se poursuivre en 2011. Nous restons convaincus que les marchés, sur l'ensemble de l'année, vont se reconnecter avec la croissance des profits des entreprises. Cependant nous adoptons pour le mois de mars une vue tactique plus prudente sur les actions. Plusieurs facteurs, plus ou moins opportunistes vont dans ce sens", notaient les analystes de Natixis. "Le bon parcours des différents marchés occidentaux (Europe +3,8%, Etats-Unis +3,9% YTD) plaide pour des prises de bénéfices. Notre allocation tactique passée (surpondération actions européennes, sous-pondération émergentes) nous a d'ailleurs permis de surperformer le portefeuille de référence (+21 bp). Par ailleurs le faible niveau de volatilité implicite (qui reste dans la borne basse des bandes de fluctuation récentes) limite le potentiel de hausse à court terme." "Le marché peut vouloir tester un scénario de stagflation (inflation + croissance faible) s'il achète un scénario d'envolée du prix du pétrole dont le prix intègre une prime de risque politique, par nature très difficile à estimer. Or, le mouvement de contestation semble se généraliser. Après avoir ignoré le risque moyen-oriental lors des épisodes tunisien et égyptien (y compris pendant les manifestations au Bahreïn et au Yémen), l'extension du printemps arabe à la Lybie a entraîné une réaction plus violente, compte tenu de son poids dans la production mondiale (5,4%)." "L'Iran ou l'Algérie, producteurs de premier plan (16% de la production de l'Opep) présentent des caractéristiques semblables (inégalités sociales, jeunesse sous-employée...) à celles des pays en pleine ferveur révolutionnaire. Ceci plaide à court terme pour un flight to safety probablement favorable en relatif aux obligations AAA et défavorable aux marchés financiers des pays à croissance faible (GB, périphériques européens)." "L'inflation sur les prix du pétrole complique la donne pour les banques centrales. Les pays émergents sont déjà entrés dans un cycle de resserrement monétaire depuis le début de l'année. La remontée brutale du baril peut ainsi biaiser les effets des hausses de taux récentes. En Europe, certaines déclarations de banquiers centraux, en zone euro et au Royaume-Uni, jettent la confusion sur les politiques monétaires." "Les marchés peuvent également pointer du doigt l'immobilisme dans les développements en Europe. Parallèlement, les résultats des élections en Irlande pourraient raviver le risque souverain. Plusieurs réunions (4 mars, 24 et 25 mars) viendront également rythmer les avancées sur la crise financière (mécanisme post 2013, taille de l'EFSF, coûts de financement des pays en difficulté,...)." "Au final, à court terme, les tensions dans les pays du Moyen Orient et d'Afrique du Nord devrait entretenir la défiance du marché à l'égard des pays émergents et renforcer l'attrait des thématiques locales synonymes de value. Cette tendance devrait se poursuivre tant que le marché ne disposera pas de visibilité suffisante sur l'ampleur du cycle de resserrement monétaire en cours, notamment en Asie, nécessaire pour contrer les pressions inflationnistes." "De plus, la valorisation relative d'une stratégie value reste attractive comparée à une stratégie growth. Nous pensons, ainsi, que la sous-performance du segment small & midcaps devrait se poursuivre. Ayant les caractéristiques des valeurs de croissance, l'initiation d'un cycle de resserrement monétaire a mis à mal la performance des valeurs moyennes tandis que les indices large (DJ Stoxx 50) riches en secteurs défensifs a profité de la rotation en faveur de la value." "D'un point de vue géographique, nous privilégions, sur la période, les Etats-Unis à l'Europe. Le marché américain, plus défensif et bénéficiant d'une croissance domestique plus élevée qu'en Europe, devrait mieux résister en cas de nouvelles tensions et devrait bénéficier du renforcement du dollar." "Notre scénario central sur le pétrole table sur une détente du prix du baril dans une zone plus confortable (objectif Natixis de 95 dollars au T4 2011) supportable pour les entreprises. Plusieurs éléments militent en ce sens (destruction d'une partie de la demande, réserves d'urgence des membres de l'AIE, capacités de production). Les tensions actuelles devraient, ainsi, offrir de bonnes opportunités d'intervention sur les marchés." AUT/ALO