US : le déficit budgétaire pourrait paralyser l'économie (F. Templeton)

10/03/2011 - 16:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En dépit de son redressement continu depuis la crise financière et la récession de 2009, l'économie américaine est toujours confrontée à d'importants défis, notamment une croissance atone de l'emploi, des difficultés sur le marché du logement, de potentiels chocs exogènes, des perspectives inflationnistes et de hausse des taux d'intérêt et des conséquences à long terme des déficits abyssaux de l'Etat fédéral, des Etats et des collectivités locales", écrit Kent Shepherd, gérant de portefeuille Franklin Equity Group. "Selon nous, toute prévision raisonnable des futures recettes et dépenses du gouvernement fédéral américain indique que la tendance actuelle du déficit public est clairement insoutenable." "Historiquement, d'après les statistiques du Bureau de la gestion et du budget (OMB) de la Maison Blanche, le déficit fédéral annuel équivaut en moyenne à 2% du produit intérieur brut (PIB) total du pays. D'après la dernière proposition de budget présentée par le président Obama en février, ce chiffre devrait atteindre à 10,9% en 2011, de loin le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale, estime le Bureau du budget du Congrès (CBO)." "A fin 2008, la dette fédérale totale représentait 40% du PIB américain, un chiffre qui devrait atteindre 59% d'ici à fin 2011, d'après la proposition de budget du président Obama. Ces tendances sont principalement alimentées par les dépenses consacrées aux programmes d'aide sociale du gouvernement fédéral, notamment le programme Social Security (aide financière pour les Américains à la retraite), Medicare (couverture sociale des personnes âgées) et Medicaid (couverture des plus démunis). Ces programmes d'aide bien intentionnés sont la conséquence indirecte des nombreuses lois promulguées par les deux grands partis politiques pendant de nombreuses années." "Aujourd'hui, divers facteurs démographiques, notamment le vieillissement de la génération du baby-boom et l'allongement de la durée de vie, gonflent le coût de ces programmes. Nous pensons que si rien ne change, ce contexte pourrait, dans les années à venir, paralyser l'économie américaine en raison d'un endettement excessif. En partie à cause de ces programmes, le gouvernement américain continue à dépenser plus qu'il ne perçoit chaque année en recettes fiscales." "Afin de financer ces dépenses excessives, le gouvernement fédéral émet de nouveaux de titres de dette, et au vu des propositions de budget actuelles, il n'aura pas d'autre choix que de le faire à une fréquence qui nous semble alarmante dans les années à venir. A mesure que la dette s'accroît, elle entraîne encore plus de dépenses publiques obligatoires, sous forme de paiements d'intérêts. Aujourd'hui, ces dépenses sont davantage gérables, grâce à des taux d'intérêt relativement faibles sur les obligations du Trésor américain. Mais si les taux finissent par augmenter, le poids pesant sur le déficit budgétaire annuel et la dette nationale totale deviendra encore plus important." "Entre-temps, le faible niveau du risque inflationniste aux Etats-Unis, en partie dû à l'atonie persistante du marché de l'emploi, semble faire des bons du Trésor américain à long terme un investissement relativement sûr, quelles que soient les difficultés budgétaires. A quel moment la solvabilité deviendra-t-elle un facteur décisif susceptible d'influencer les investisseurs mondiaux envisageant d'investir dans les bons du Trésor américain ?" "Environ la moitié de la demande dans les récentes enchères de nouvelles émissions de bons du Trésor provenait d'investisseurs étrangers. Si un jour ceux-ci se mettent à porter une attention particulière à nos déséquilibres budgétaires grandissants, les perspectives de rendement des obligations du Trésor américain pourraient considérablement changer. Etant donné que ces rendements ont un impact sur les taux d'intérêt dans la plupart des domaines de l'économie, notamment sur les taux d'emprunt pour les entreprises et les particuliers, une hausse des taux d'intérêt pourrait constituer un problème majeur pour l'ensemble de l'économie." "Cela dit, nous pensons qu'un investissement dans un panier diversifié de grandes sociétés américaines n'a rien à voir avec une exposition au PIB américain ni avec un investissement dans le bilan hypertrophié du gouvernement américain. Dans de nombreux cas, les sociétés que nous privilégions dans notre stratégie d'investissement en actions américaines sont bien positionnées, dotées d'un bilan solide et exposées à la future croissance économique mondiale, grâce à un marché des exportations prospère aux Etats-Unis. Selon nous, ces sociétés sont donc moins touchées par les difficultés du budget fédéral et dépendent nettement moins de l'économie intérieure pour leur croissance future." AUT/ALO