Taux US : Dexia AM neutre avec un biais à l'aplatissement

10/03/2011 - 17:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après les chiffres positifs de l'emploi publiés en janvier, le taux américain à 10 ans a franchi le seuil des 3,55% atteignant un niveau jamais vu depuis avril 2010 (3,75%). La pression obligataire s'est finalement relâchée durant le mois avec un retour à 3,50%, phénomène principalement causé par les événements géopolitiques du monde arabe et ses potentielles conséquences économiques. La politique de la Réserve fédérale (décrite dès le mois d'août dans la conférence de Jackson Hole) semble commencer à porter ses fruits en matière économique", note Dexia AM. "Les indicateurs PMI restent solidement ancrés au-dessus des 55 tant sur l'activité manufacturière que sur celle des services. Le consensus pour la croissance est désormais proche des 3% tirée en grande partie par le rebond de la consommation. La croissance annuelle des ventes au détail est ainsi supérieure à 7%. La création monétaire combinée au maintien d'un déficit budgétaire à 10% sont des stimuli efficaces pour soutenir la consommation. Reste à savoir si le consommateur sera capable de maintenir son niveau de consommation sans ces perfusions monétaires et budgétaires." "Trois points retiennent aujourd'hui notre attention et pourraient justifier des taux longs encore bas. Premièrement, le chômage au-dessus des 9% semble devenir structurel. Chose nouvelle pour les américains, le temps pour trouver un emploi s'allonge et la croissance de 3% n'entraîne pas une baisse significative du chômage." "Deuxièmement, le crédit. Même si le taux d'épargne est à la baisse, le crédit à la consommation peine à redémarrer et la consommation profite surtout des redistributions fiscales. Dernier point noir enfin, l'immobilier. Malgré un partiel rebond des ventes, les prix restent à la baisse et une forte reprise semble encore peu probable." "Du côté de l'inflation, les bons chiffres de croissance combinés au rebond des matières premières ont alimenté les anticipations inflationnistes (2,20% sur le taux breakeven à 5 ans) et l'inflation core, quoique faible, entame une lente remontée. Elle est désormais à 1%. Dans ce contexte, des dissensions commencent à réapparaitre au sein de la Réserve fédérale. Même si peu de surprises sont à attendre avant l'été prochain, elle pourrait peu à peu modifier son discours surtout si les créations d'emploi repartent à la hausse." "Car la vraie question sera naturellement l'après Quantitative Easing. Jusque là, les taux courts ont peu de marge pour remonter, favorisant de facto le thème de la pentification. Le benchmark JPM US a commencé l'année légèrement négativement (-0,10%). Stratégiquement, nous sommes neutres avec un biais à l'aplatissement. La remontée du pétrole qui, aujourd'hui, alimente les pressions inflationnistes pourrait très vite menacer la reprise économique." AUT/ALO