BNPP IP reste surpondéré actions et sous-pondère les obligations d'Etat

11/03/2011 - 15:48 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Deux événements macroéconomiques ont marqué l'actualité de la semaine dernière. La BCE a signalé un relèvement de ses taux d'intérêt prochainement. Nous tablons à présent sur deux hausses de 25 points de base et pensons également que la Banque d'Angleterre emboîtera le pas à la BCE. Nous n'anticipons pas de geste haussier aux Etats-Unis, mais reconnaissons que les risques ont augmenté. L'autre événement important a été la publication du dernier rapport sur le marché du travail américain, qui a révélé une solide croissance de l'emploi", note BNPP IP. "Nous restons surpondérés sur les actions. L'agitation politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord constitue actuellement le principal facteur négatif, mais nous en avons déjà tenu compte la semaine dernière en allégeant notre surpondération des actions." "Nous sous-pondérons les obligations d'Etat nominales et indexées sur l'inflation. Les perspectives économiques favorables, l'évolution des politiques monétaires et la hausse de l'inflation apparente posent des risques, mais les cours des obligations indexées nous semblent intégrer des anticipations d'inflation excessives." "L'évolution de la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est très incertaine. La Libye est proche de la guerre civile et les mouvements de protestation se sont poursuivis dans d'autres pays. Toutefois, l'OPEP a déclaré qu'elle augmenterait la production de pétrole, ce qui a stoppé l'ascension des prix de l'or noir. Dans l'ensemble, nous pensons que les risques géopolitiques sont à présent largement intégrés dans le cours du pétrole. Compte tenu de la taille et de l'importance relativement modestes des pays actuellement concernés (en tant qu'économies et exportateurs de pétrole) et d'un contexte économique favorable, nous restons positifs sur les actions." "Le rapport sur l'emploi de février a confirmé l'amélioration du marché du travail américain : les créations d'emplois se sont élevées à 192.000 postes et le taux de chômage a reculé à 8,9%, ce qui a été remarquable après les fortes baisses déjà observées en décembre 2010 et janvier 2011. Les marchés d'actions n'ont pas réagi positivement à cette publication. La croissance de l'emploi est en effet ressortie conforme aux prévisions, tandis que l'estimation officieuse était encore plus élevée. Malheureusement, la croissance du salaire horaire moyen a fléchi à 1,7%, un niveau juste suffisant pour compenser la hausse de l'inflation." "La confiance et les intentions de recrutement des dirigeants de petites entreprises américaines ont atteint leur plus haut niveau post-récession. Même s'il existe une marge d'appréciation supplémentaire (les chiffres demeurent inférieurs aux moyennes à long terme), l'amélioration de ces indicateurs revêt de l'importance, car ce sont principalement les petites entreprises qui tendent à créer des emplois." "Après le signal d'une hausse des taux envoyé par la BCE la semaine dernière, les rendements des obligations de la zone euro se sont hissés à un niveau plus élevé. Les rendements courts ont plus particulièrement augmenté, entraînant un important aplatissement de la courbe. Les rendements américains ont également progressé, mais de manière plus modeste. Selon nous, les risques d'appréciation des rendements des emprunts d'Etat ont augmenté. L'économie mondiale est bien orientée et la politique monétaire est susceptible de devenir moins accommodante. Nous pensons également que la politique budgétaire, notamment aux Etats-Unis, a la faculté de tirer vers le haut les rendements." "Les spreads des obligations périphériques de la zone euro se sont à nouveau élargis, en partie en raison des commentaires de la BCE, mais également dans le sillage de l'annonce d'un abaissement de la note de la dette de la Grèce et d'une mise sous surveillance négative de la dette de l'Espagne. Cet élargissement des spreads augmente la probabilité d'une sollicitation par le Portugal d'une aide auprès du fonds de soutien de l'UE et du FMI (FESF). Compte tenu de l'imminence d'un refinancement important et d'un rendement des emprunts à dix ans à 7,6%, le Portugal semble se trouver dans une situation intenable. Sachant qu'un sauvetage du Portugal est largement anticipé, les marchés pourraient ne pas réagir à ce possible scénario." "En cohérence avec l'amélioration de la confiance des ménages, les ventes de détail dans la zone euro ont enregistré une progression en février, qui a effacé les reculs des deux mois précédents. Le chômage ayant amorcé un tournant dans plusieurs Etats membres importants, nous pensons que la consommation apportera un soutien modeste à la croissance. Toutefois, les plans d'austérité budgétaire annoncés à ce jour nous conduisent à ne pas anticiper un fort accroissement de la consommation." "Les actions émergentes ont sous-performé les actions des pays développés depuis le début de l'année, en raison des craintes inflationnistes, des resserrements monétaires, de l'agitation politique en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et de l'envolée des cours du pétrole. Certains de ces facteurs nous semblent moins préoccupants à présent. La croissance du PIB des pays émergents au quatrième trimestre 2010 a été confirmée à 7,2%, ce qui constitue un rythme plus soutenable que les 9-10% observés au premier semestre 2010. L'indicateur PMI moyen des pays émergents est resté stable et la production industrielle s'est raffermie." "S'il y a eu des signes d'arrivée à un pic de la hausse des prix des denrées alimentaires, cela n'a pas empêché la banque centrale du Brésil de relever son taux directeur de 50pb, ni la Chine de déclarer que la gestion de l'inflation était sa priorité absolue. Compte tenu d'une modération généralisée de la croissance et des mesures prises pour éviter une hausse du niveau général des prix, nous ne sommes pas trop préoccupés par l'inflation dans les pays émergents." AUT/ALO