Hausses de taux de la Fed seraient négatives pour le dollar contre yen

14/03/2011 - 10:47 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La Fed a connu trois cycles de resserrement monétaire depuis 1990. Dans les six mois qui ont précédé la première hausse, la parité USD/JPY s'est à chaque fois appréciée de près de 3% en moyenne. Dans les six mois qui ont suivi la première hausse, l'USD s'est déprécié à chaque fois d'environ 10% en moyenne. Il ne s'agit évidemment que d'un échantillon réduit, mais il illustre le fait que les anticipations de hausses de taux et les hausses de taux effectives ont un effet très différent sur la réalité", note Kit Juckes de SG Cross Asset Research. "Tant que les taux d'intérêt réels resteront fermement ancrés en territoire négatif aux Etats-Unis, la SG sera heureuse d'afficher l'une des très rares prévisions inférieures à 80 pour la parité USD/JPY pour la fin 2011. Surtout si la Fed ne change pas ses taux avant 2012." "Nous considérons par ailleurs le taux réel de la parité RMB/JPY comme un meilleur indicateur d'amélioration de la compétitivité du Japon par rapport à son plus grand marché à l'exportation. Au cours des deux premiers mois de 2011, les importations chinoises à partir du Japon ont augmenté de 33% y/y et qu'à 29 milliards de dollars, elles sont supérieures de 10 milliards aux importations à partir des Etats-Unis. Les exportations japonaises à destination de la Chine sont supérieures de 30% de celles à destination des Etats-Unis (et s'accélèrent)." "Mais la question la plus fréquente que l'on m'ait posée au Japon concernait la manière dont le yen serait susceptible de réagir à tout nouveau cycle de hausse des taux de la Fed. En définitive, ces derniers temps, la parité USD/JPY a suivi de très près l'évolution des rendements américains de court terme. Ma réponse instinctive a été d'affirmer que le yen s'est apprécié par rapport au dollar dans la foulée de chacune des trois dernières hausses de taux (non pas comme argument ferme en faveur de l'idée selon laquelle le dollar doit baisser dès que la Fed change de politique, mais pour tenir compte de la possibilité que le consensus, presque universellement baissier sur le yen, soit fondé sur un socle instable)." "Les trois cycles de relèvement des taux invoqués ci-dessus se distinguent sensiblement les uns des autres. En 1994, la Fed avait été la première banque centrale à resserrer sa politique monétaire et la première hausse des taux avait entraîné une chute des marchés obligataires. Les investisseurs japonais étaient plus investis en obligations qu'en actions et désertèrent le marché obligataire. En 1999, le relèvement des taux de la Fed avait participé à l'éclatement de la bulle des actifs en Asie et servi de catalyseur à la crise asiatique. Le rapatriement général des fonds de la zone dollar à l'ensemble de l'Asie a profité au yen." "La hausse de 2004 est celle qui s'apparente le plus à la situation actuelle : les rendements avaient grimpé avant la première décision du FOMC, la Fed traînait des pieds, ce qui s'est soldé par l'éclatement d'une bulle encore plus importante. Mais s'il y a un point commun, c'est que le yen réagit aux flux d'actifs (le Japon est après tout un énorme propriétaire d'actifs étrangers). Et c'est bien ce qui nous inquiète. Il a été extrêmement profitable d'investir à l'étranger au cours des deux dernières années." "La partie vulnérable du cycle économique pour le yen devrait être celle où les marchés d'actions et obligataires mondiaux grimpent, dans la mesure où les cours du marché anticipent un resserrement monétaire sans se préoccuper de l'éclatement d'une bulle d'actifs. En d'autres termes, si le yen ne se déprécie pas maintenant, alors qu'il est question d'un resserrement de la politique de la Fed sans que les marchés actions se sentent concernés, quelles sont les probabilités pour que les hausses de taux effectives de la Fed ne soient autre chose que très négatives pour la parité USD/JPY ?" AUT/ALO