Tocqueville Finance garde son biais Europe pour les actions

15/03/2011 - 12:03 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Même si les niveaux d'avant-crise de l'activité mondiale ne sont pas retrouvés (forte divergence entre pays émergents, déjà de retour, et pays développés, handicapés par le désendettement des Etats et du secteur privé), la croissance mondiale reste forte ; la crise financière aura donc finalement accéléré le rattrapage par les pays émergents", juge Jean-François Dulcire, directeur gestion privée chez Tocqueville Finance. "Dans l'immédiat, pourtant, trois risques se font jour : la hausse du prix du pétrole, à plus de 120 dollars, au paroxysme des pressions sur les prix des denrées alimentaires, elle-même aggravées par les aléas climatiques ; la hausse de l'euro, contre le dollar (+4% en deux mois) qui préfigure la hausse des taux de la Banque centrale européenne en avril, que l'envolée de la dette américaine ne va pas aider ; liée aux deux précédents, la crainte d'un regain d'inflation, qui place la BCE devant le dilemme : taux bas, pour aider l'activité de 10% de la zone les plus menacés (Grèce, Espagne, Irlande, Portugal) ou élevés, pour combattre l'inflation dans les 90% restants (Allemagne, France), alors que les marchés doutent encore des plans de sauvetage (échéance du Portugal, renégociation irlandaise à venir), de la résistance des banques... et que la succession de M. Trichet se complique avec la démission de M. Weber." "L'ensemble de ces tensions entraîne déjà des questions sur un éventuel septième choc pétrolier. Nous ne pouvons que redire que les financiers n'aiment pas le risque géopolitique que peuvent constituer les évènements du Maghreb-Machrek." "Le début de retournement que nous avions ressenti courant février dernier s'est maintenu. La performance boursière 2010 des pays émergents, consécutive aux craintes d'inflation et de poursuite de remontée des taux, est pour l'instant stoppée : Inde à -11%, Hong-Kong et Corée du Sud à zéro, Chine à +3%, Chili et Mexique également négatifs ; seul le marché russe (+11%) profite de la hausse du prix du pétrole." "Le marché américain se situe à +5% (Dow Jones, S&P 500, et Nasdaq), le Vieux continent faisant le grand écart entre les pays du sud : Espagne, Italie (+10%), et ceux du nord : Suisse : +2%, Pays-Bas : +4%, Allemagne : +5%. La performance de la France est en train de la faire passer dans le camp du sud, en raison de la place des valeurs financières dans son indice." "Le point de vue sectoriel confirme ce complet retournement de perspective ; en queue de peloton, les secteurs qui avaient surperformé en 2010 : matériaux de base, biens de consommation, sont négatifs, santé, industrielles, services aux consommateurs, restent en deçà de l'indice de référence, alors que pétrole et gaz, sociétés financières et technologiques (qui réalisent un bond en février), sont au-dessus ou très au-dessus. Avec la hausse du prix du baril, la remontée de l'once d'or est spectaculaire en février." "Malgré des résultats historiques (les groupes du Cac 40 ont doublé leurs bénéfices entre 2009 et 2010), les incertitudes sur les prix des matières premières minières et agricoles et sur ceux de l'énergie, ainsi que les tensions politiques sur le continent africain, nous incitent à faire confiance à nos choix de long terme, et à conserver dans nos portefeuilles les grands équilibres actuels entre actions, obligations et monétaire, de même qu'une répartition géographique plus favorable à l'Europe dans sa partie actions." "Au regard de la très faible rentabilité des placements d'attente, nous n'excluons cependant pas, en cas de baisse des marchés boursiers dans les semaines à venir, de ré-augmenter sensiblement la part des actions, tout en restant très sélectifs. La gestion stock-picking reste plus que jamais à l'ordre du jour." AUT/ALO