Craintes sur la croissance après la poussée du brut (BofA Merrill Lynch)

15/03/2011 - 17:34 - Option Finance

(AOF / Funds) - Suite à la poussée des prix du brut, les investisseurs craignent pour la profitabilité des entreprises et la solidité de la croissance, selon le dernier sondage de Bank of America Merrill Lynch. Cette enquête a été réalisée auprès de 203 gestionnaires de fonds, totalisant 602 milliards de dollars d'actifs, du 4 au 10 mars derniers. D'après le sondage, 24% des investisseurs s'attendent désormais à ce que les marges des entreprises baissent dans les douze mois à venir, la plus forte chute dans l'humeur des gérants depuis 2004. 31% jugent que le consensus sur les bénéfices attendus est trop haut. Cette perte de confiance se reflète dans les perspectives macroéconomiques des participants : 31% croient que l'économie se renforcera dans l'année qui vient, contre 51% le mois dernier. Cette chute est encore plus marquée aux Etats-Unis avec un passage de 52% en février à 21% d'optimistes en mars. En Asie hors Japon, les résultats se sont même affichés dans le rouge, 25% des gérants anticipant un affaiblissement de l'économie pour leur région. Bien que les craintes de récession se soient atténuées, les risques de stagflation continuent d'inquiéter. En deux mois, la proportion de gérants anticipant une croissance plus faible et une inflation plus forte a doublé et atteint 38%. Les investisseurs n'attendent pas de hausses des taux anticipées de la part de la Fed, en réponse à la hausse du pétrole ; trois quarts d'entre eux anticipent une hausse dans les douze mois, mais 35% voit la courbe des taux s'aplatir sur la même période, contre 14% en février. En revanche, ils ne sont pas moins de 72% à attendre une hausse de la part de la BCE avant juillet, contre zéro le mois précédent. Les gérants interrogés ont augmenté leur détention de liquidités, en réaction à la recrudescence des inquiétudes : 18% sont surpondérés en liquidités, contre 3% sous-pondérés en février. Les liquidités représentent en moyenne 4,1% des portefeuilles en mars, contre 3,5% un mois plus tôt. Ils ont réduit leur exposition aux actions et aux matières premières : 45% sont surpondérés en actions en mars (contre 67% en février), 8% affirment prendre moins de risque qu'à l'habitude, contre 1% prenant au contraire davantage de risque le mois précédent. Etonnamment, ce regain de craintes ne s'est pas transformé en enthousiasme pour les obligations : 59% des investisseurs restent sous-pondérés sur cette classe d'actifs, en légère baisse par rapport au mois d'avant. Les investisseurs n'ont pas non plus changé foncièrement leurs secteurs d'allocations ; leur appétit pour les technologies reste intact, ainsi que pour les valeurs cycliques. Ils demeurent sous-pondérés sur les biens de consommation et les utilities, à l'exception des pharmaceutiques et du secteur de la santé. AUT/ACT