A moyen terme, les actions japonaises rebondiront fortement (Axa IM)

16/03/2011 - 15:06 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le plus violent séisme de l'histoire japonaise et le tsunami qui a suivi ont causé d'importantes pertes humaines, de vastes destructions notamment dans les infrastructures, et causé de graves dommages dans les centrales nucléaires. (...) Nous tentons d'évaluer les conséquences économiques et financières de ce terrible événement. Nous soulignons toutefois l'extrême fragilité de nos conclusions à ce stade", écrit Axa IM. "Nous pensons que l'économie japonaise sera significativement touchée à court terme pour rebondir ensuite grâce à d'amples mesures de relance monétaire et budgétaire visant dans un premier temps à injecter des liquidités dans le système financier, pour ensuite se concentrer sur la reconstruction. L'impact négatif sur la croissance du PIB en 2011 pourrait aller jusqu'à -0,5 point de pourcentage, puis l'effet stimulant de la reconstruction pourrait ajouter 1pp à la croissance du PIB 2012." "En ce qui concerne les actifs financiers, nous estimons que ce sont les actions nippones qui souffriront le plus, alors qu'à court terme, le marché des JGB pourrait à la fois bénéficier de l'effet de valeur refuge et de l'intervention de la BoJ. A moyen terme, nous croyons que les actions japonaises rebondiront fortement à mesure que la reconstruction gagne du terrain, alors que les obligations d'Etat devraient se négocier à des prix inférieurs à ceux d'avant la catastrophe, en raison de l'augmentation de la dette publique." "Bien que l'ampleur des dommages soit très incertaine, les estimations actuelles oscillent entre 2% et 3% du PIB, soit davantage que le coût total du tremblement d'Hanshin (Kobe 1995, 2% du PIB). Si la comparaison avec le désastre de Kobe et ses conséquences peut être utile, notons qu'il existe deux différences majeures qui nous incitent à la prudence dans l'extrapolation du passé : le tremblement de Sendai et les tsunamis qui s'en sont suivis ont grandement endommagé les infrastructures (réseaux routier, ferroviaire, électrique et sites de production d'énergie)." "L'accident nucléaire du site de Fukushimma Daiichi pourrait engendrer une baisse durable de la production d'énergie, qui dépendra du taux d'exploitation des autres centrales nucléaires. Depuis 2009, 29% de la production d'énergie au Japon est nucléaire. Ces deux facteurs vont probablement accroître l'ampleur et la durée du choc d'offre par rapport au séisme de Kobe. Nous pensons toutefois que les mesures politiques seront du même ordre qu'alors. En 1995, une forte stimulation budgétaire combinée à l'assouplissement de la politique monétaire aux 2T et 3T (-175pdb) avait entraîné une très robuste croissance du PIB entre le second semestre 1995 et la fin 1996." "La marge de manoeuvre de l'Etat est aujourd'hui plus faible qu'en 1995 et la reconstruction sera principalement financée par la dette. Les taux directeurs sont déjà proches de zéro et la BoJ devrait injecter davantage de liquidité (la banque centrale a déjà augmenté le montant de son Programme d'achat d'actifs d'environ 5.000 milliards de yens). L'ampleur et la durée de l'effet multiplicateur restent une question ouverte." "Dans l'ensemble, nous estimons que la croissance du PIB devrait reculer jusqu'à 0,5% au 2T, puis commencer à se redresser au 3T, avec une forte accélération dès que les projets de reconstruction auront démarré. En ce qui concerne les perspectives économiques, les risques sont, dans le pire des cas : un incident nucléaire pire que prévu, avec un niveau de radiation affectant tout effort de reconstruction de la zone dévastée ; une révision substantielle de la production d'électricité, conséquence de l'actuel accident qui pourrait entraîner des répercussions prolongées sur la production d'énergie. Ces deux risques pourraient causer une sérieuse récession japonaise." AUT/ALO