Le Trésor américain seul concerné par changement des investisseurs nippons

18/03/2011 - 10:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La catastrophe japonaise a entrainé un fort mouvement de fuite vers la qualité, permettant ainsi à la majorité des dettes AAA et à certaines devises de s'apprécier. Bien que la BoJ ait décidé de doubler la taille de son programme de rachats (de 5.000 milliards à 10.000 milliards de yens) pour soutenir l'économie japonaise, ces événements font craindre un début de rapatriement de capitaux par les investisseurs nippons. Fin 2009, les investissements japonais à l'étranger approchaient les 6.000 milliards de dollars", notait vendredi Natixis. "Rapportée à un passif de 3.100 milliards de dollars, la position nette du pays passerait donc à près de 3.000 milliards soit la taille du bilan de la Fed une fois le QE2 terminé, ce qui fait du Japon le troisième exportateur de capitaux au monde (derrière la Chine et l'Allemagne)." "Nous avions d'ores et déjà évoqué le poids du Japon sur les marchés financiers, l'aspect le plus représentatif étant certainement le niveau de détention de Treasuries US par les investisseurs japonais (885 milliards détenus pour un stock de dette marketable de 9.000 milliards). C'est d'ailleurs sur la poche obligataire que le Japon était le plus actif dernièrement." "En effet, 93% des investissements de portefeuille réalisés l'année dernière (soit 276 milliards) ont concernés des obligations corporate ou souveraines. Ces deux segments de marché ont totalisé respectivement 118 milliards et 158 milliards de dollars de flux. Sans trop de surprises, les Etats-Unis représentent la quasi-totalité des investissements du segment souverain avec un total de 157 milliards de dollars. En termes de vulnérabilité, les Trésors européens ou asiatiques ne seront pas pénalisés en cas de changement de comportement du côté des investisseurs nippons." "Du côté des marchés actions, le poids des investisseurs japonais est moindre et une nouvelle fois, la décomposition des flux nous mène à la même conclusion. La part des Etats-Unis dans les achats nets d'actions (toujours au titre des investissements de portefeuille) a dépassé les 60% sur les trois dernières années. Sur 23 milliards de dollars d'achats nets constatés l'année dernière, l'Union européenne n'a représenté que 4 milliards." AUT/ALO