Le marché des changes devrait rester dépendant de la situation au Japon

18/03/2011 - 14:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La décision des principales banques centrales du G7 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada ainsi que les principales banques intégrantes du Système européen de Banques Centrales) d'une intervention concertée en accord avec les autorités japonaises sur le marché des changes a quelque peu apaisé les marchés", notait vendredi Natixis. "L'indice VIX d'aversion pour le risque qui avait bondi la semaine passée à la suite de l'enchaînement de catastrophes naturelles a reculé, de même que le spread CDS 5 ans japonais (à 104,5pb contre un plus haut à 130pb), tandis que les marchés boursiers, non seulement japonais, mais également de la zone asiatique, se sont repris après une semaine de tensions à la baisse." "La BoJ a également procédé à des injections de liquidité massives (37.000 milliards de yens) la semaine passée afin d'assurer la stabilité du système financier domestique. Si les conséquences finales pour l'économie japonaise restent encore incertaines, l'évolution prochaine de la devise japonaise devrait être suivie de près en raison des retombées sur le commerce extérieur en particulier pour les économies de la zone." "La courbe monétaire des grands pays a été plutôt volatile au cours de la semaine écoulée en réaction à la catastrophe japonaise. La forte hausse de l'aversion au risque s'est traduite par la chute des indices boursiers et des matières premières et notamment par une réduction des anticipations de hausse des taux directeurs de la BCE et de la BoE." "Pour l'heure, nous restons en faveur d'une hausse des taux directeurs de la BCE en avril, seule une forte chute des actifs risqués d'ici la prochaine réunion monétaire serait de nature à repousser le durcissement monétaire au mois de mai. De son côté, la BNS a maintenu ses taux directeurs inchangés lors de sa réunion monétaire mais a revu ses prévisions de croissance et d'inflation à la hausse pour 2011 et 2012, malgré la force du CHF. Cela milite pour une éventuelle hausse des taux directeurs dès la prochaine réunion monétaire en juin." "Face à la crise nucléaire japonaise, les devises refuges CHF et JPY ont surperformé l'ensemble des devises du G10. L'USDJPY a atteint un plus bas historique contre USD de 76,25 et la question se pose de savoir si ce mouvement va se poursuivre. L'aggravation de la crise nucléaire a augmenté la spéculation d'un éventuel rapatriement des capitaux des assureurs pour faire face au remboursement des dommages causés par le tsunami. Une appréciation du yen ne ferait que renforcer les risques sur l'économie nippone déjà pénalisée par une probable forte contraction de l'activité dans les prochains mois." "Il est donc dans l'intérêt des autorités monétaires japonaises de stabiliser le yen avec l'aide du G7. Et à ce titre, les grandes banques centrales du G7 (BoJ, BCE, BoC, BoE et Fed) sont intervenues sur le marché des changes vendredi matin pour affaiblir le yen. L'USDJPY est ainsi repassé au dessus de 81 et l'EURJPY au dessus de 114. Contrairement à l'action isolée de la BoJ en septembre dernier, cette action concertée des banques centrales devrait permettre au yen de se stabiliser si les interventions du G7 persistent." "Le CHF, l'autre devise refuge, n'a en revanche pas réussi à se déprécier significativement après les interventions sur le yen. L'USDCHF demeure en dessous de 0,91 probablement en raison de la persistance des craintes d'un resserrement monétaire en juin sachant que la BNS a revu ses prévisions d'inflation et de croissance à la hausse pour 2011 malgré un CHF fort. Aussi, il est probable que le CHFJPY continue à progresser nettement au-delà de 90." "De leur côté, les devises commo ont été fragilisées par la forte montée de l'aversion au risque au début de la crise nucléaire japonaise mais se sont stabilisées après la légère amélioration de la situation des centrales nucléaires japonaises. Au final, l'AUD et le NZD chutent néanmoins de plus de 2,0% sur une semaine." "Dans la semaine à venir, le marché des changes va continuer à évoluer en fonction de la situation sur le front nucléaire japonais, mais les interventions des banques centrales pourraient permettre une réduction de la volatilité des changes." AUT/ALO