BNPP IP réduit la surpondération des actions européennes vs américaines

18/03/2011 - 18:00 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le violent séisme et l'important tsunami qui ont frappé le Japon et conduit à la déclaration de l'état d'urgence nucléaire ont fortement perturbé les marchés. Toutefois, il est encore difficile de se prononcer sur les conséquences que ces événements pourraient avoir sur l'économie et les marchés financiers à l'avenir. Pour l'heure, la situation nous semble trop instable et incertaine pour justifier l'apport de changements à nos recommandations et allocations", notait vendredi Joost van Leenders de BNPP IP. "Une grande partie des infrastructures industrielles du Japon ont été endommagées, plusieurs centrales ont été fermées et de nombreux habitants ont été évacués. Les régions directement touchées représentent 4% du PIB national." "Un fort recul du PIB semble probable, ce qui pourrait faire entrer le Japon en récession technique. Sachant que les catastrophes de ce type sont généralement suivies d'un processus de reconstruction, leur impact tend à être de courte durée. Selon nous, l'économie japonaise devrait reprendre de la vitesse plus tard dans l'année et le PIB à moyen terme ne devrait pas être sensiblement affecté. Nous n'anticipons pas de répercussions importantes sur d'autres pays." "La Chine et la Corée du Sud pourraient pâtir d'une perturbation des approvisionnements et d'une baisse des exportations. Cependant, les pays asiatiques pourraient également bénéficier d'une réorientation des échanges commerciaux dans leur direction. L'engagement de la reconstruction pourrait bénéficier aux exportateurs de matières premières. Les liens commerciaux avec l'Europe sont limités et il est improbable que les Etats-Unis subissent une forte perturbation." "Ces événements ont profondément affecté les marchés financiers. Les actions japonaises se sont effondrées et leurs cours pourraient encore reculer. Toutefois, si la situation au sein des centrales nucléaires était maîtrisée et s'il était possible de remettre assez rapidement en service certaines installations, la Bourse japonaise pourrait rebondir." "Les dirigeants de la zone euro ont surpris les marchés en parvenant à un accord pour répondre à la crise des dettes souveraines et éviter de nouveaux problèmes à l'avenir. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et, à compter de 2013, le Mécanisme européen de stabilité (MES), seront portés à 500 milliards d'euros. Le MES pourra intervenir sur le marché primaire pour acheter des obligations des pays de la zone euro présentant une dette soutenable, en cas de difficulté. En contrepartie de privatisations visant à réduire la dette, les taux d'intérêt des prêts du FESF à la Grèce seront réduits de 100 points de base et l'échéance de ces prêts sera allongée à sept ans et demi." "Toutefois, le FESF et le MES ne sont pas habilités à acquérir des obligations d'Etat sur le marché secondaire, ce qui limite la flexibilité requise en période de crise financière. L'évaluation du caractère soutenable de la dette et l'arrivée à un accord sur un plan d'austérité budgétaire pourraient également prendre trop de temps pour assurer une mise à disposition effective de l'aide financière au moment de la crise. L'Irlande n'a pas obtenu d'assouplissement de ses modalités d'emprunt, compte tenu de son refus de relever son faible taux d'imposition des sociétés." "Dans l'ensemble, nous pensons que ces initiatives constituent un pas dans la bonne direction, mais la mise en application des lignes directrices en matière de mesures budgétaires ou de compétitivité n'est pas acquise. Selon nous, la Grèce pourrait toujours être contrainte de restructurer à terme sa dette et le Portugal reste susceptible de solliciter des prêts auprès du FESF." "Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a laissé les taux américains inchangés. Selon nous, la Fed devrait mener à bien le QE2. Son programme d'achat de 600 milliards de dollars de bons du Trésor d'ici à la fin du deuxième trimestre a eu un réel impact sur les marchés d'actions, apportant un soutien à l'économie par le biais d'effets de richesse positifs. Compte tenu de la perception par la Fed d'une reprise reposant sur un socle plus solide, de l'amélioration du marché de l'emploi et de la hausse passagère de l'inflation, nous n'anticipons pas de relèvement des taux aux Etats-Unis cette année." "Nous avons modifié l'allocation géographique dans notre portefeuille stratégique. Nous avons réduit la surpondération des actions européennes par rapport aux actions américaines, ce qui nous conduit à une position neutre sur l'Europe et les Etats-Unis. Un éventuel relèvement des taux de la BCE aurait un impact direct sur les économies périphériques les plus fragiles et exacerberait les problèmes dans ces pays ; il aurait également des répercussions sur le secteur bancaire européen, qui est nettement plus important que son équivalent américain. Par ailleurs, les marchés sont devenus moins optimistes à l'égard des prochains tests de résistance des banques européennes et les spreads de risque des obligations périphériques sont restés élevés en dépit de l'accord sur la dette souveraine." "Nous avons renforcé la surpondération des actions émergentes. Il existe certaines craintes d'inflation, mais nous pensons que ces dernières sont dans une large mesure intégrées dans les cours. La croissance des économies émergentes reste robuste et les actions ainsi que les devises des pays émergents ne nous semblent pas chères. Les sorties de capitaux des marchés émergents ont été en partie à l'origine de la récente sous-performance et nous pensons que ce mouvement est pratiquement achevé." AUT/ALO