Japon : alléger les positions à la marge (Aliénor Capital)

21/03/2011 - 15:54 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le séisme du 11 mars 2011 au Japon n'est pas comparable à celui de Kobe en 1995. Il entraîne certes, comme Kobe, un risque de désorganisation important de l'économie japonaise, mais ces deux évènements ne sont cependant pas totalement comparables en raison de l'alerte nucléaire que la catastrophe actuelle a causée", estime Arnaud Raimon, président d'Aliénor Capital. "Hors risque nucléaire, les conséquences seront, d'une part, pour le Japon, une contraction probable du PNB de 0,25% à 1% sur les deux trimestres à venir, puis un redémarrage de la croissance en raison de la reconstruction (sauf si le risque nucléaire devenait tel qu'il obligeait l'évacuation d'une large zone, dont Tokyo)." "Pour l'économie mondiale, il y a une crainte de rupture des approvisionnements dans certains secteurs comme l'électronique ou l'automobile qui fait peser le risque d'un tassement de la croissance mondiale, sans compter le coût du renchérissement de l'énergie si de nombreux Etats faisaient le choix d'une sortie progressive de l'énergie nucléaire." "Cependant, au total, le risque de tassement de la croissance mondiale est modéré. L'impact important de cette catastrophe sur les marchés vient en réalité de l'incertitude particulière générée par l'aspect nucléaire de la crise (risque de désorganisation totale de l'économie nippone, risque d'extension de la contamination radioactive jusqu'en Chine si un ou plusieurs coeurs des réacteurs venaient à exploser). Or, les gérants de fonds étaient très fortement investis en actions et avaient peu de cash avant le séisme." "Il faut ajouter que la communauté financière a eu une attitude complaisante face aux tensions au Moyen-Orient (considérant que des cours du baril entre 130 et 140 dollars restaient économiquement supportables) et se sont décidés à alléger les portefeuilles tardivement mais vivement sur le catalyseur japonais." "Nous estimons que ce n'est qu'une correction d'amplitude intermédiaire et que cela ne remet pas en cause la tendance haussière des actions dans un contexte de valorisations raisonnables sur les marchés (PER médian estimé en 2011 de 14 sur le S&P 500 ; de 13 sur l'Eurostoxx large), de reprise économique globale et de faible taux de détention d'actions par les investisseurs finaux (ce qui devrait nous tenir à l'écart d'un risque de liquidation massive)." "Cependant, au lieu d'avoir une correction de l'ordre de 3 à 5% sur le marché américain et de 6-7% sur le marché européen, la situation nous entraîne plutôt vers une correction d'amplitude comparable à celle de la crise grecque (-10 à -12% aux USA ; -12 à -15% en Europe)." "Concernant la gestion des fonds, notre exposition actions était certes significative (58%) mais dans le bas de la fourchette moyen terme pour Aliénor Optimal au 10 mars (50-100% tel que nous gérons le fonds aujourd'hui, eu égard à notre conviction haussière de moyen-terme). Et plutôt que de réagir vivement et tardivement (l'alerte nucléaire s'est produite seulement après déjà 7% de baisse sur les indices européens), l'équipe d'Aliénor Capital a préféré alléger à la marge la position à 52%, dans l'idée de revenir vers 80-100% quand nous estimerons le timing adéquat." AUT/ALO