Croissance industrielle forte, impact du taux de change limité sur valeurs

23/03/2011 - 11:20 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'euro est le grand gagnant des récentes interventions sur les changes du G7 et du récent durcissement de ton de la BCE. La devise européenne s'est rapidement appréciée depuis quelques jours, dépassant des seuils psychologiques à court terme. Pourtant, les valeurs ou les secteurs réputés pour leur sensibilité aux variations du taux de change euro-dollar n'ont pas subi de correction brutale. Faut-il s'inquiéter de l'absence de réaction des marchés actions à cette variable, qui pourrait se traduire par des révisions à la baisse des projections des bénéfices par actions de ces sociétés ?" "Nous avons calculé la sensibilité des secteurs de l'EuroStoxx de niveau 2 aux variations de taux de change sur un an (durant l'année 2010) et depuis le début de l'année (un peu moins de trois mois). Nos données sont quotidiennes. Statistiquement, il est difficile de percevoir une rupture depuis le début de l'année. (...) au regard de la taille de notre échantillon, il est difficile de conclure à une différence statistique des sensibilités depuis le début de l'année", ajoute Aurel BGC. "Premier élément, qui peut surprendre, le secteur bancaire et les assureurs sont les plus sensible au taux de change euro-dollar. Naturellement, il ne s'agit pas d'une sensibilité économique. Cette relation statistique s'explique par la perception du risque souverain en Europe. Lorsque ce dernier augmente, l'euro recule face au dollar et la valorisation boursière des banques et des assureurs recule (et inversement). La corrélation positive des financières, secteur le plus sensible sur la période, avec l'euro/dollar permet d'expliquer une certaine insensibilité des indices d'ensemble à l'appréciation de la devise européenne." "Le poids des financières dans l'EuroStoxx est de près 23%. La thématique des souverains rend l'indice EuroStoxx moins sensible aux variations de taux de change à court terme. Toutefois, certains secteurs comme les valeurs technologiques, produits de bases, luxe ou les industriels, les trois secteurs historiquement et économiquement les plus sensibles aux variations de taux de change, n'ont pas réagi négativement à la récente appréciation de l'euro face au billet vert. Leurs mouvements ont été guidés par les estimations d'impact du séisme au Japon. De plus, la sensibilité des secteurs européens à cette thématique des taux de changes pourrait être plus faible." "L'impact comptable, sur les activités en dollar, ne pourra être évité. Toutefois, la hausse de l'euro limite aussi l'impact négatif du renchérissement des matières premières et donc limite la progression des coûts de production. Certes, les prix de ventes en dollar sont aussi affectés par cette hausse. Mais, certains secteurs comme l'acier, la chimie, les équipementiers automobiles... ont récemment montré qu'ils pouvaient facilement remonter leurs prix de vente." "La forte demande et la hausse des délais de livraisons, notamment dans les pays asiatique, a augmenté le pricing power de l'industrie européenne. Moins de tensions sur les coûts de production, plus de pricing power, la thématique de l'impact négatif de l'appréciation de l'euro a récemment perdu de l'importance sur les marchés. Tant que la croissance industrielle reste forte, la sensibilité au taux de change des valeurs industriels restera faible..." AUT/ALO