Les cours de l'once d'or vont encore performer (EdRAM)

28/03/2011 - 14:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Malgré la hausse du prix de l'or, la demande pour le métal jaune a continué à s'inscrire en hausse en 2010, avec à la clé une progression de 5%. Les utilisations traditionnelles de l'or (bijouterie et applications industrielles) se sont nettement redressées après avoir enregistré des performances médiocres fin 2008 et en 2009 (en raison de la crise financière). L'investissement a été moins soutenu qu'en 2009 (compte tenu de l'atténuation du risque perçu) et les banques centrales sont devenues nettes acheteuses d'or après avoir été vendeuses pendant vingt années consécutives", note EdRAM. "La demande de bijouterie a été particulièrement solide en Inde (+69% en glissement annuel, à 746 tonnes, soit 13% au-dessus du précédent pic en 1998) et en Chine (+13%, à 399,7 tonnes). La demande dans le reste du monde a été assez modérée (-6%), ce qui reste satisfaisant dans le contexte d'une hausse de 26% du cours de l'or en dollars américains." "La demande liée aux applications industrielles s'est accrue de 13%. En effet, les ventes de semi-conducteurs ont progressé de près d'un tiers en 2010. Le secteur continue néanmoins à contribuer de manière assez limitée à la demande globale d'or (10%)." "Les chiffres en demi-teinte de la demande d'investissement pour 2010 dissimulent en réalité la progression de la demande de lingots (+56%), qui n'a pas pu compenser le manque d'intérêt pour les ETFs et les produits similaires (-45%, à 338 tonnes). L'effet de base explique en grande partie la chute des entrées de capitaux dans les ETFs. En effet, 2009 avait été une année exceptionnelle avec une collecte de 617 tonnes, contre 321 tonnes en 2008 et 253 tonnes en 2007. Il convient aussi de noter que la demande chinoise d'investissement en or demeure très soutenue : elle a augmenté de 70% en 2010, à 179,9 tonnes." "Le nouveau paradigme, à savoir que les banques centrales sont devenues nettes acheteuses d'or, devrait se poursuivre puisque le principal vendeur en 2010, le FMI, en a terminé avec son programme de vente. Par ailleurs, les principaux détenteurs de réserves d'or, c'est-à-dire les banques centrales en Europe, sont moins disposés à vendre à un moment où leurs réserves d'or peuvent servir de collatéral afin d'obtenir de nouveaux prêts." "Enfin, l'appétit des banques centrales asiatiques devrait augmenter de manière constante. En effet, l'or représente toujours une très faible part de leurs réserves globales, bien qu'il présente un avantage incontestable : l'absence de corrélation avec le dollar américain (dont les banques centrales asiatiques disposent à profusion)." "L'augmentation de la production minière constitue un retournement après plusieurs années décevantes. Cela étant, les projets qui seront lancés ces prochaines années suffiront à peine à compenser l'épuisement d'autres mines aurifères vieillissantes. Il faut garder à l'esprit que, malgré une multiplication par cinq du prix de l'or depuis la fin des années 1990, la production minière, elle, est restée pratiquement identique ! Il est de plus en plus difficile de trouver de nouveaux gisements et de les transformer en mines." "De plus en plus, le recyclage a tendance à devenir l'élément qui équilibre l'offre et la demande d'or. Une hausse du prix de l'or est nécessaire pour que le recyclage atteigne de nouveaux plus hauts. Ce facteur qui contribue à l'offre est en effet très sensible au prix. Malgré le renchérissement de l'or en 2010 (26%), il est étonnant que le recyclage ait diminué de 1% pour l'ensemble de l'année 2010. Le dernier trimestre a été marqué par une accélération du recyclage mais uniquement en raison d'une envolée des cours de l'or." "Pour que des volumes d'or importants soient recyclés, le prix du métal jaune doit augmenter sensiblement. Le début de l'année s'est divisé en deux phases. Après avoir clôturé l'année 2010 à un niveau élevé (1.421 dollars l'once), le prix de l'or est rapidement retombé à 1.313,9 dollars l'once en moins d'un mois. Depuis, il est repassé au-dessus des 1.400 dollars l'once et a atteint un nouveau record nominal à 1.444,95 dollars l'once le 7 mars 2011 pour trois raisons." "La dette publique colossale des pays développés fait obstacle à une hausse des taux d'intérêt ; l'économie va mieux mais reste fragile ; le risque inflationniste se profile très clairement (les cours pétroliers sont repassés au-dessus de 100 dollars le baril et les prix des matières premières agricoles sont supérieurs à leurs pics de 2007/2008 à l'époque des émeutes de la faim)." "Ces facteurs vont à l'encontre du sentiment du consensus début 2011, qui espérait une reprise sans inflation, ce qui signifie que les taux d'intérêt réels pouvaient augmenter prochainement. Or, le contexte de taux d'intérêt bas pourrait perdurer plus longtemps. Quoi qu'il en soit, tout relèvement éventuel des taux d'intérêt sera destiné à lutter contre l'inflation. Les taux d'intérêt réels vont donc rester faibles en valeur nette (voire négatifs comme c'est le cas actuellement aux Etats-Unis), ce qui a toujours constitué un environnement favorable au cours de l'or." "L'or est une valeur refuge et son rebond a aussi été alimenté par les soulèvements en Afrique du Nord et par les risques implicites de propagation à d'autres pays (Algérie, Maroc...). Ces tensions finiront par s'atténuer mais d'autres événements géopolitiques tireront le cours de l'or à la hausse. Il va sans dire que le monde dans lequel nous vivons n'est pas aussi sûr que nous le pensions auparavant... L'or se comporte comme une éponge qui absorbe tous les risques perçus, qu'ils soient financiers ou géopolitiques." AUT/ALO