Un appel à l'aide du Portugal de plus en plus probable

28/03/2011 - 17:15 - Sicavonline
Un appel à l'aide du Portugal de plus en plus probable

En pleine crise politique depuis la démission de son premier ministre José Socrates, le Portugal, qui a subi une dégradation de la note de sa dette souveraine, est au cœur des préoccupations. J.P Morgan Asset Management considère que le pays devra probablement faire appel à une aide de l'Union Européenne et du FMI.

La démission du premier ministre portugais José Socrates suite au rejet de son plan d'austérité par l'opposition la semaine dernière a alimenté les spéculations sur un éventuel recours du Portugal à une aide externe pour se maintenir à flot. Bien que l'intéressé ait répété à plusieurs reprises qu'une telle mesure n'était pas nécessaire, J.P. Morgan Asset Management estime que la crise politique que traverse le Portugal rend « de plus en plus probable » le recours à une aide de l'Union Européenne et du FMI. « Selon les estimations du consensus [des économistes], le Portugal aurait besoin d'un financement externe de 70-80 milliards d'euros ». D'après l'analyse de J.P. Morgan Asset Management, « le Portugal souffre d'un manque de compétitivité qui s'est traduit par une dette externe importante. Sa position budgétaire se compare pourtant favorablement à d'autres, avec un déficit de 7 % en 2010 contre 6,3 % pour la zone euro et 10,5 % au Royaume-Uni. Le problème tient à sa compétitivité externe, les coûts unitaires du travail du secteur manufacturier ayant augmenté de 23 % entre 1999 et 2010, contre 6 % en Allemagne. Vu le niveau élevé de la dette des ménages, l'austérité visant à réduire les coûts unitaires du travail passe par une baisse des salaires (ou une hausse du chômage) qui induirait un repli des recettes fiscales et une hausse des provisions bancaires, donc plus de pression sur la solvabilité budgétaire. » Or, la société de gestion note qu'une telle rigueur risque de ne pas être acceptée par la population. En outre, J.P Morgan Asset Management relève que « les politiciens dans le nord subissent la pression de leurs propres électeurs afin de ne pas financer le sud du pays. » L'incertitude est donc grande, d'autant plus que le Portugal «doit faire face à un refinancement de sa dette de 9 milliards d'euros mi-avril et mi-juin » alors que la note de sa dette a été dégradée par Moody's, Standard & Poor's et Fitch.

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.