Les opportunités des pays d'Amérique Latine (HSBC Global Asset Management)

29/03/2011 - 12:02 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les économies dominantes de la région (Amérique latine, ndlr) ont prouvé que les gouvernements étaient prêts à faire des sacrifices et à prendre des décisions difficiles pour améliorer la viabilité des finances du secteur public et pour stimuler les perspectives de croissance. L'Uruguay a par exemple été victime des retombées économiques de la crise argentine au cours de la première partie des années 2000", note Philip Poole, responsable de la recherche et de la stratégie d'investissement chez HSBC Global Asset Management. "Pourtant, on assiste actuellement à une forte reprise grâce à une politique saine soutenue par un contexte favorable, notamment la hausse des prix agricoles et la bonne santé du secteur touristique. Le Pérou a lui aussi évolué dans la bonne direction au cours des vingt dernières années ; même si, ces progrès ne furent pas flagrants les dix premières années car le pays tentait de s'extirper d'une crise politique majeure." "La réussite économique du Chili remonte quant à elle aux années 1990, avec l'adoption de réformes d'inspiration libérale. A de nombreux égards, les initiatives économiques chiliennes ont représenté un exemple pour d'autres économies de la région et au-delà, notamment en ce qui concerne la réforme des retraites et l'amortissement de l'impact des fluctuations de prix sur les exportations de matières premières importantes." "De fait, les économies dominantes de la région (grandes et petites) connaissent une croissance rapide et dans de nombreux cas, le chômage continue de reculer. Naturellement, même lorsque ces pays réussissent leur transition, des inquiétudes persistent. Comme dans de nombreuses économies émergentes, la préoccupation principale actuelle est l'inflation et, bien que la pression se soit relâchée récemment, l'appréciation des devises locales reste une source d'inquiétudes." "Toutefois, dans les économies prospères de la région, les banques centrales se sont attaquées au problème. En outre, on ne peut que louer l'orthodoxie des politiques fiscales de la plupart de ces pays, à la différence d'une grande partie des pays développés qui sont toujours confrontés à des déficits abyssaux et à une détérioration des indicateurs de la dette." "Dans toutes les success stories économiques en Amérique Latine (y compris dans les grandes économies du Brésil et du Mexique), la création d'une infrastructure institutionnelle viable et adaptée a joué un rôle essentiel dans l'amélioration des résultats. Des progrès importants ont notamment été accomplis par les secteurs financiers nationaux." "Par exemple, lors de la réforme du système des retraites, le Chili, le Pérou et la Colombie ont dû modifier leurs régimes fiscaux (ce que redoutent de plus en plus les pays occidentaux). En posant les bases d'une amélioration de l'intermédiation financière, ces réformes se sont traduites par une meilleure efficacité économique ainsi que par un accroissement du potentiel de croissance économique. Ces avancées ont été reconnues par les notations de crédit, en particulier en ce qui concerne la Colombie dont la note a été relevée au statut investment grade." "A de nombreux égards, l'absence de ce processus caractérise l'échec relatif des autres pays de la région. L'Argentine, la Bolivie et le Venezuela constituent des exemples caractéristiques. Les institutions de ces trois pays ont été affaiblies, à un degré ou à un autre, par des gouvernements qui n'ont pas été en mesure d'introduire les réformes nécessaires et qui continuent de dépenser les fonds publics sans se projeter dans l'avenir. On ne peut que souligner l'importance de cette question dans le contexte du développement économique." "Cela a eu pour résultat des structures incitatives insignifiantes et des investissements inadaptés qui ont gravement affectés les perspectives de croissance durable. C'est ce qui est arrivé aux pays retardataires de la région et, malheureusement pour leurs économies, rien n'indique que cette situation soit sur le point de changer." "Comment les investisseurs peuvent-ils profiter de ces fondamentaux améliorés dans les économies dominantes (petites et grandes) de la région ? Il est possible de tirer parti de ces fondamentaux positifs tant par le biais d'une exposition aux devises et aux actions qu'aux marchés obligataires des pays de la région libellés en devises locales ou en monnaie forte." "Du point de vue des devises, le différentiel de taux d'intérêt avec le dollar et le yen (et, à n'en pas douter, avec l'euro et la livre sterling) continuera probablement à se creuser d'ici la fin de l'année. Bien que l'intervention des banques centrales soit en mesure de limiter les mouvements à la hausse de ces devises, les pressions semblent continuer de s'orienter dans cette direction." "Du point de vue des actions, les marchés régionaux offrent un accès aux hard commodities (produits miniers) et aux soft commodities (produits agricoles), un avantage attrayant dans un monde où la consommation mondiale se déplace des pays développés vers les pays émergents. La croissance rapide des populations des économies émergentes, où la demande en matière de hard commodities et de soft commodities commence à peine à décoller, devrait continuer à soutenir les prix. En outre, la bonne santé démographique de ces pays et la hausse de leurs revenus devraient stimuler la consommation intérieure." "Pour revenir aux trois économies plus modestes auxquelles j'ai fait allusion plus haut, même s'il n'est pas possible d'investir directement dans le secteur du cuivre au Chili (monopole d'Etat), le niveau élevé des prix, stimulé par la demande chinoise, bénéficie à l'ensemble de l'économie et au marché. De leur côté, le Pérou et la Colombie offrent des possibilités d'investissement direct dans des hard commodities telles que le cuivre et le charbon. Toutes ces économies devraient tirer profit de la hausse des prix des produits agricoles, dopée par la demande asiatique et par des perturbations de l'approvisionnement dues aux conditions climatiques de plus en plus imprévisibles." "Du côté des obligations, les émetteurs d'obligations souveraines et d'obligations d'entreprises latino-américaines sont bien représentés au sein des fonds obligataires émergents étrangers et locaux. En outre, les investisseurs préoccupés par les risques d'inflation peuvent également participer par le biais d'obligations indexées sur l'inflation, un secteur du marché plus développé et plus liquide en Amérique Latine que dans les pays asiatiques émergents." AUT/ALO