Ne pas accroître la prise de risque (BNPP AM)

29/03/2011 - 17:38 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La situation au Japon reste préoccupante actuellement, et la tragédie qui se déroule sous nos yeux permet de comprendre la réaction d'angoisse des marchés. Cependant, face à de telles catastrophes, la panique est mauvaise conseillère : nous ne doutons pas que le Japon se relèvera sur le plan économique, et c'est cette réalité que les marchés finiront par refléter", note Vincent Treulet, responsable de la stratégie d'investissement chez BNPP AM "Sur le fond, ce n'est pas tant la situation actuelle des économies qui inquiète (au contraire, les données récentes confirment le dynamisme de la croissance), que la possibilité de ruptures dans la croissance mondiale." "Si le pétrole, qui reflète une prime de risque géopolitique que nous évaluons autour de 15 dollars par baril, devait monter encore de quelques dizaines de dollars et y rester, alors la trajectoire de l'économie mondiale serait probablement renversée et nous serions amenés à préconiser une allocation bien plus défensive que celle que nous avons proposée ces derniers mois. Toutefois, l'histoire des marchés suggère qu'il n'est souvent pas pertinent de bouleverser sa stratégie en raison de risques politiques potentiels : ceux-ci peuvent affecter les marchés temporairement, mais il faut des ruptures particulièrement sérieuses pour que la tendance sous-jacente en soit modifiée." "Selon nous, la crise politique actuelle et sa possible extension supplémentaire plaident pour ne pas accroître la prise de risque actuellement, plutôt que pour le passage à une allocation véritablement défensive. Concernant le durcissement du ton de la BCE, nous avons rapproché dans le temps nos anticipations de hausses des taux courts (avec deux hausses de 25 points de base cette année, aux deuxième et troisième trimestres). C'est une donnée majeure pour les marchés de taux européens et l'euro, mais il faut rappeler que la politique monétaire américaine est plus importante pour la tendance des marchés globaux, et qu'il n'y a selon nous pas d'inflexion nouvelle de ce côté." "Oui, notre hypothèse principale étant que la croissance mondiale, l'orientation positive des profits des entreprises, et le soutien apporté pendant encore plusieurs trimestres par la politique monétaire ne devraient pas être remis en cause. Compte tenu des risques apparus récemment et de la nécessité pour les marchés de respirer, notamment les actions des pays développés qui ont progressé plusieurs mois consécutifs jusqu'en février, nous n'augmentons pas cette position longue d'actifs actuellement. Nous préconisons donc une surpondération des actions, développées comme émergentes, à des niveaux similaires même si notre préférence de moyen terme va toujours aux secondes." "Dans l'obligataire, nous sous-pondérons les emprunts d'Etats qui, malgré la remontée déjà effective des taux longs, évoluent dans un environnement peu porteur de croissance ferme, d'inflation un peu plus élevée et de risques de durcissements monétaires plus ou moins lointains selon les régions. Nous sommes neutres sur le crédit Investment Grade, principalement en raison de sa sensibilité aux taux sous-jacents des emprunts d'Etats, et toujours positifs sur le crédit High Yield. Enfin, nous sommes également tactiquement neutres sur la dette publique des émergents." "Pour ce qui est du pétrole, en particulier, la hausse a été largement alimentée par les craintes sur l'offre, car les facteurs plus fondamentaux (les stocks, la demande...) n'ont pas été spécialement haussiers depuis le début de l'année. Il peut y avoir un risque pour l'investisseur à suivre une hausse qui, pour le moment, reflète principalement des dangers potentiels. Aussi avons-nous réduit notre recommandation sur le pétrole pour en revenir à une quasi-neutralité. Nous sommes un peu plus positifs sur les métaux, et restons neutres sur l'or et les matières premières agricoles." AUT/ALO