BCE et Fed : des attitudes divergentes face à l'inflation

30/03/2011 - 10:23 - Sicavonline

Si la Banque Centrale Européenne a fait part de son intention de relever ses taux directeurs pour freiner l'inflation, la Fed, qui selon Lukas Daalder (Robeco) est moins préoccupée par la hausse des prix, préfère maintenir des taux bas pour ne pas mettre en péril la reprise encore fragile de l'économie américaine. Par conséquent, les taux longs sur le marché obligataire européen sont sous pression tandis que l'écart entre taux longs et taux courts atteint des records outre-Atlantique.

« Si l'on ne tient pas compte de la forte hausse du prix du pétrole, l'économie américaine semble se redresser un peu plus chaque mois », note Lukas Daalder, stratégiste chez Robeco. « Les producteurs sont globalement positifs, le secteur des entreprises réinvestit l'excédent des liquidités cumulées l'année dernière et même le marché du travail se rétablit. Les risques liés au marché immobilier et aux mesures d'économie du gouvernement persistent, mais sans jouer de rôle important pour le moment. Ces risques semblent avoir comme principal effet d'inciter la banque centrale américaine, la Fed, à maintenir des taux bas toute l'année, ce qui contribuera à la croissance. Aux États-Unis, l'inquiétude concernant l'inflation est globalement moins marquée. » Du coup, le marché financier, qui « ne prévoit pas un relèvement des taux à court terme de la part de la Fed, a enregistré une légère baisse », observe Lukas Daalder. « Cette baisse est due à l'écart historique sans précédent entre la dette à long terme (obligations à 10 ans : 3,5 %) et la dette à court terme (obligations à 2 ans : 0,7 %). L'écart de taux d'intérêt n'avait encore jamais atteint un tel record. » En revanche, le stratégiste de Robeco constate que « l'inflation est bien un sujet d'inquiétude pour la BCE et, récemment, le président de la banque, Jean- Claude Trichet, a clairement mis en garde le marché concernant une hausse imminente des taux. » Selon Lukas Daalder, cette décision « dépendra principalement des évolutions au Moyen-Orient et des décisions concernant la zone euro (et des écarts de taux d'intérêt associés au sein de la zone). » Partant, en zone euro, « les taux à long terme (obligations à 10 ans : 3,3 %) ont été sous pression suite à la forte hausse des taux à court terme (obligations à 2 ans : 1,75 % actuellement contre 0,85 % au début de l'année. »

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.