Obligations corporate émergents : perspectives maintenues (BNPP IP)

30/03/2011 - 17:12 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Même si elles existent depuis les années 90, ce n'est que récemment que les obligations d'entreprises des marchés émergents ont été perçues comme une classe d'actifs justifiant une allocation à part entière. En dépit du beau parcours réalisé en 2010, nous estimons qu'il existe encore de nombreuses raisons de penser qu'elles génèreront de solides performances en 2011", estime Chris Kelly de BNPP IP. "L'encours des obligations d'entreprises des marchés émergents est déjà très élevé et croît à un rythme spectaculaire : actuellement, il totalise quelque 800 milliards de dollars US et devrait atteindre 1.000 milliards de dollars US d'ici 2013. Cet encours est très élevé, notamment si on le compare à celui des obligations américaines à haut rendement, qui est de l'ordre de 900 milliards de dollars US." "En 2009, le marché émergent représentait deux tiers de celui des obligations d'entreprises américaines et trois à quatre fois l'encours de la dette privée européenne. Nous pensons que cet essor est bénéfique pour de nombreux investisseurs : ceux qui veulent dynamiser leurs fonds investis en obligations d'entreprises, ceux qui sont investis en obligations d'Etat des pays émergents et qui souhaitent davantage de produits de spread et bien sûr les nouveaux venus dans la classe d'actifs." "Le marché a maintenant atteint une taille critique et les investisseurs commencent plus sérieusement à l'envisager comme une classe d'actifs susceptible de faire l'objet d'une allocation à part entière. Nous sommes convaincus que le montant des capitaux dédiés à ces titres augmentera au cours des quelques prochaines années." "Fort d'une croissance soutenue et d'une légitimité accrue, le marché a attiré une foule de nouveaux venus, au travers notamment du lancement de nouveaux fonds. Cette évolution nous semble positive : en effet, plus les fonds sont nombreux, plus la classe d'actifs est liquide et stable. Lorsque les investisseurs détenaient des positions hors des allocations moyennes des indices, toute mauvaise nouvelle entraînait généralement une fuite rapide des capitaux et un regain de volatilité ; les investisseurs de long terme étant désormais plus nombreux, cette tendance devrait s'estomper." "Même si les performances pourraient connaitre un rythme moins soutenu en 2011 qu'en 2010, il reste des opportunités, notamment sur le segment du haut rendement. Nous prévoyons en effet que les obligations à haut rendement des marchés émergents génèreront des performances annuelles d'environ 8% à 12% jusqu'en 2013, contre des performances de l'ordre de 4 à 5% pour les obligations investment grade sur la même période." "Par ailleurs, si comme nous l'anticipons, la courbe des taux s'aplatit, les obligations investment grade pâtiront davantage d'une hausse des rendements des obligations d'Etat américaines que les émissions à haut rendement, ces dernières affichant des spreads de crédit nettement plus élevés. De plus, il est intéressant de noter qu'il existe un premium pour les obligations d'entreprise des marchés émergents par rapport à la dette souveraine ou les obligations d'entreprise des marchés développés : cette classe offre donc un profil rendement/risque relativement plus attractif." "L'un des grands avantages des obligations d'entreprises des marchés émergents est qu'elles engendrent une amélioration significative de la performance d'un portefeuille dès lors que l'on procède à une analyse rigoureuse et approfondie des titres. En effet, peu d'analystes suivant encore cette classe d'actifs, il existe une forte dispersion des performances et une grande diversité d'opportunités." "Le relèvement des notes de crédit d'un certain nombre d'Etats émergents constitue un autre facteur de soutien du marché de la dette privée émergente en 2011. En effet, une hausse des notes de crédit d'un pays émergent entraîne souvent un reclassement des émetteurs privés dans les pays concernés. Nous prévoyons que cette évolution stimulera le marché et corrigera les anomalies récentes : certaines obligations d'entreprises ont en effet été pénalisées par les notes de crédit de leur pays alors qu'elles affichent des ratios de crédit identiques à des entreprises d'autres pays." "Dans le passé, nous avons été en mesure de tirer parti du niveau élevé du taux de défaut. En 2009, nous avons investi dans les émissions de plusieurs grandes banques kazakhs qui avaient été sérieusement malmenées et nous sommes parvenus à constituer une position à des cours très faibles. Nous fûmes ensuite membre des comités directeurs des créanciers engagés pour restructurer les obligations, ce qui nous a permis de participer à leur redressement." "Depuis, du fait de la reprise de la croissance et d'amélioration des conditions d'accès au marché de capitaux il y a eu une diminution continue du nombre de défauts, même sur le segment le plus fragile du marché. Le taux de défaut des obligations d'entreprises à haut rendement qui était de 11,1% en 2009 est descendu à 1,3% en 2010 et devrait être plus bas encore cette année, à 0,7% ou 0,8%." "Ainsi, compte tenu de la solidité des performances, notamment sur le segment du haut rendement, du probable relèvement des notes des émetteurs privés et de la baisse des défauts, nous anticipons que 2011 sera encore un bon cru pour les obligations d'entreprises des marchés émergents." AUT/ALO