Le BPA des actions européennes en hausse de 14,8% en 2011 (BNPP AM)

30/03/2011 - 17:25 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les actions européennes ont profité du rebond des marchés du début de l'année et nous pensons qu'elles offrent un potentiel d'appréciation intéressant pour 2011. Plus précisément, elles possèdent six atouts principaux qui justifient leur attrait pour l'année en cours", détaille Michael Gordon, CIO des investissements en actions chez BNPP AM. "La crise de la dette souveraine de 2010 a fortement impacté l'image qu'ont les investisseurs mondiaux de l'Europe. Toutefois, le poids relatif des Etats périphériques dans l'économie globale de la région a tendance à être exagéré. En fait, de fortes disparités existent entre les taux de croissance des différents pays européens." "Les cinq pays les plus dynamiques en termes de croissance du PIB, à savoir la Suède, la Norvège, la Suisse, l'Allemagne et le Royaume-Uni, représentent 40% du PIB européen tandis que les cinq pays à la traîne (la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie et l'Irlande) n'y contribuent qu'à hauteur de 25%. Pourtant, si les marchés obligataires reflètent ces disparités (spreads des différentes obligations européennes par rapport aux Bunds allemands), le marché des actions européennes est quant à lui encore globalement décoté." "Un des effets, que nous pensons positifs, de la crise de la dette souveraine européenne fut la dépréciation de l'euro vis-à-vis de la plupart des autres devises. En effet, un euro faible stimule la croissance des sociétés exportatrices et entraîne une hausse du bénéfice par action (BPA) des entreprises exerçant des activités hors d'Europe. Les chiffres d'Eurostat montrent qu'en 2009 et 2010, les exportations ont, de loin, le plus contribué à la croissance du PIB européen." "En plus d'une exposition à la croissance européenne, l'investissement dans les entreprises européennes permet de s'exposer à la croissance mondiale, nombre d'entre elles étant des leaders mondiaux. Nous avons identifié soixante entreprises européennes considérées comme des leaders mondiaux dans leur secteur d'activité. Outre les constructeurs automobiles allemands ou les fabricants de produits de luxe français et italiens, on y trouve aussi des entreprises dans des secteurs tels que la dialyse rénale, l'extraction minière, la finance et les biens d'équipement." "En fait, c'est environ 40% du chiffre d'affaires des grandes sociétés européennes qui sont réalisés hors d'Europe. Avec un tel niveau d'internationalisation, l'investisseur en actions européennes peut tirer des opportunités de la croissance mondiale." "Du fait d'une croissance atone sur leurs marchés locaux, les entreprises européennes se sont depuis longtemps tournées vers l'étranger. Parmi les sociétés des marchés développés elles sont aussi les plus présentes dans les marchés émergents. Les économies émergentes devraient enregistrer une croissance du PIB nominal trois fois supérieure à celle des pays développés et cet important écart de croissance est amené à perdurer." "Pour autant, certaines actions des marchés émergents sont plus chères que celles de sociétés plus établies et ayant leur siège social en Europe. Il est frappant de constater que les entreprises européennes génèrent une part nettement plus importante de leur chiffre d'affaires dans ces pays que leurs homologues japonaises ou américaines. Si ce fait est en partie le fruit de l'héritage colonial, il découle également, pour une large part, des impératifs associés à la quête de croissance." "Les actions européennes nous paraissent bon marché par rapport à d'autres classes d'actifs. Si elles sont clairement attractives par rapport aux obligations, elles le sont également comparées aux actions des marchés américains, japonais et émergents. Le ratio cours/bénéfices des actions négociées en Europe, hors Royaume-Uni, est faible (11x environ) par rapport à celui des actions négociées sur les autres marchés." "Celui des actions britanniques s'établit en moyenne à 10x pour 2011, contre plus de 14x pour les actions nippones et 13x pour celles d'Amérique du Nord et de la région Asie-Pacifique. Le ratio cours/valeur comptable des actions négociées en Europe continentale figure lui aussi dans le bas du classement des études comparatives effectuées à l'échelle mondiale." "Nous pensons important de souligner que cette faiblesse des valorisations ne découle pas d'un différentiel de croissance des bénéfices. La même décote apparait sur l'analyse des ratios PEG (price earnings to growth) pour 2011. Le biais sectoriel propre aux indices européens n'est pas non plus en cause. En effet, pour chacun des secteurs les entreprises européennes paraissent curieusement sous-évaluées lorsqu'elles sont comparées à leurs concurrents mondiaux." "Non seulement les entreprises européennes génèrent des résultats solides, mais nombre d'entre elles affichent également une trésorerie abondante en dépit de la crise. Ces liquidités pourraient leur servir à réduire leur endettement, accroître leurs dépenses d'investissement, augmenter leurs dividendes ou racheter une partie de leurs actions. Certains analystes estiment que les perspectives des dépenses d'investissement des entreprises sont désormais très prometteuses." "Les sociétés voient leurs bénéfices croître et ne cessent de relever leurs prévisions. Nous pensons que le BPA des entreprises européennes continuera d'augmenter de 14,8% en 2011, selon nos estimations. Ce taux de progression reflète certes une certaine décélération par rapport aux chiffres de 2010, cependant il faut préciser que les chiffres de l'an dernier étaient biaisés par le net rebond enregistré après la crise financière. La rentabilité devrait atteindre de nouveaux records en 2011, une bonne nouvelle pour les actionnaires." "En termes absolus, les résultats des entreprises européennes connaissent actuellement une reprise à la fois forte et durable. En effet, nombre d'entre elles ont largement réduit leur endettement et leurs charges, ce qui a augmenté leur levier opérationnel." "Compte tenu de la solidité des bilans et de l'ampleur des cash flows disponibles générés actuellement, nous prévoyons que les entreprises européennes vont commencer à accroître leurs dividendes et aujourd'hui les actions européennes font actuellement figure de championnes du monde des dividendes. Avec un rendement du dividende environ deux fois supérieur à celui du marché américain en février 2011, les actions européennes affichent le rendement le plus élevé au monde." "En outre, les analystes anticipent une croissance à deux chiffres du dividende des entreprises européennes l'an prochain. Ce niveau est d'autant plus séduisant que les taux d'intérêt sont actuellement très bas. Le rendement du dividende de nombreuses entreprises européennes est actuellement plus élevé que le rendement de leurs obligations, une situation historiquement assez exceptionnelle. Avec un tel niveau de rendement, les actions européennes peuvent apparaître plus sûres que les obligations, en particulier que les obligations de certains états dont les niveaux de spread par rapport aux obligations allemandes s'écartent fortement." "Certains signes montrent d'ores et déjà que les actions européennes regagnent les faveurs des investisseurs. Fin 2010, lorsque l'impact de la crise de la dette des états périphériques a diminué, les cours des actions européennes ont commencé à se redresser et à enregistrer des performances reflétant plus fidèlement l'amélioration de leurs résultats. Dans ces conditions, nous estimons que les actions européennes recèlent un potentiel d'appréciation important compte tenu du niveau attractif des valorisations et de l'évolution favorable des résultats." AUT/ALO