S'intéresser à l'immobilier russe (TKB BNP Paribas Investment Partners)

30/03/2011 - 17:45 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En Russie, la hausse des prix du pétrole et de l'activité des entreprises incitent les investisseurs à renforcer leur exposition au secteur de l'énergie. Toutefois, la situation s'améliore également dans d'autres secteurs", estime Egor Kiselev de TKB BNP Paribas Investment Partners. "En 2010, l'économie russe fut stimulée par les prix élevés du pétrole et des matières premières, du fait de la redistribution des taxes pétrolières à certains secteurs, notamment ceux adossés à la consommation." "Le niveau élevé des prix pétroliers a également accru la liquidité des banques, et donc contribué à la hausse du crédit à la consommation. L'amorce d'un redressement de l'économie profite déjà au secteur des biens de consommation de base." "En décembre 2010, le taux de croissance en GA des ventes au détail s'est établi à +3,4%, contre -3,6% en décembre 2009. Les ventes des plus grandes chaînes de magasins ont connu un redressement encore plus prononcé : celles de certains leaders de la distribution ont augmenté, en dollars américains de 45% en 2010 contre seulement 0,38% en 2009. Nous pensons que la croissance de la demande des ménages devrait de plus en plus se transférer vers des biens et des services plus coûteux, notamment, dans le secteur de l'immobilier." "En 2009, les secteurs de l'immobilier et de la construction furent les premiers à subir la baisse de la demande des ménages du fait de la crise. Avec la la hausse du chômage et l'incertitude concernant l'évolution des revenus, les ménages russes ont réduit leurs coûts et fortement diminué leurs achats de biens discrétionnaires. Le taux de chômage s'est hissé de 7,7% fin 2008 à 8,2% fin 2009." "Aujourd'hui, nous pensons que le redressement de la demande d'appartements et la pénurie de biens immobiliers disponibles pourraient aider les entreprises de construction et les promoteurs russes à améliorer leur résultat d'exploitation à moyen terme. Il est clair qu'il y a une forte insuffisance de logements : la surface habitable par tête s'établit à 22 mètres carrés en Russie, soit environ la moitié de celle dans le reste de l'Europe." "Deuxièmement, la demande dans le secteur immobilier pourrait fortement augmenter en raison du net redressement des revenus et du fait que les taux d'intérêt des emprunts hypothécaires sont actuellement à leur plus bas niveau depuis deux ans. Cette potentielle reprise pourrait être d'autant plus forte que le taux de pénétration du marché russe des emprunts hypothécaires est actuellement très faible, seulement 3% du PIB contre 25% dans certains pays européens." "Nous pensons également que l'amélioration de la qualité de leurs actifs devrait permettre aux banques de proposer plus de prêts hypothécaires. Le taux de prêts douteux a baissé de façon notable, puisqu'il est passé de 9,7% en janvier 2010 à 8,3% en janvier 2011. Ceci devrait se traduire par une diminution des capitaux que les banques sont tenues de mettre en réserve pour couvrir leurs portefeuilles de prêts douteux, et donc entraîner une augmentation de ceux qu'elles peuvent utiliser pour octroyer des prêts hypothécaires." "Ce processus s'est en fait déjà amorcé, puisqu'en février 2011 le ratio des capitaux mis en réserve par les banques rapporté à la valeur des prêts qu'elles ont octroyés n'était plus que de 9,9%, contre 10,4% en septembre 2010. En outre, les dépôts coûteux qu'elles ont collectés à l'époque où les taux d'intérêt étaient élevés arriveront bientôt à échéance. Les taux des dépôts ont atteint 14-19% durant la crise de 2008-2009, mais se situent actuellement entre 5 et 7%. Ceci devrait aider les banques à maintenir les taux de leurs prêts hypothécaires à un niveau bas." "En fait, nous croyons qu'un rebond pourrait déjà s'être amorcé en 2010 ; la situation a commencé à s'améliorer puisque les banques russes lancent de nouveaux programmes d'octroi de prêts hypothécaires pour tirer parti d'une hausse attendue de la demande. L'encours des emprunts hypothécaires est passé de 32 milliards de dollars US en décembre 2009 à 36,2 milliards de dollars US en décembre 2010. Il devrait continuer d'augmenter en 2011 à mesure que les facteurs évoqués ci-dessus se conjuguent pour doper le secteur immobilier russe." AUT/ALO