AREVA a lancé le processus de cotation de ses actions en Bourse

31/03/2011 - 12:13 - Option Finance

(AOF) - Areva a officiellement lancé le processus de cotation de ses actions en Bourse. Dans un communiqué publié ce matin, l'AMF annonce que le groupe nucléaire public a déposé un projet d'offre publique d'échange simplifiée visant les certificats d'investissement (CI) de la société. Le Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA), qui détient 73% du capital d'Areva, s'est engagé à acquérir par remise d'une action Areva existante pour chaque CI présenté, la totalité des 14 291 080 CI émis par la société, représentant 3,73% du capital. Le CEA procédera à la reconstitution des CI ainsi acquis avec les certificats de droit de vote qu'il détient pour former autant d'actions ordinaires. Une demande d'admission aux négociations sur le marché réglementé de NYSE Euronext Paris de la totalité des actions ordinaires Areva sera déposée par le groupe au plus tard le 30 juin 2011, a précisé l'AMF. La cotation des CI a été suspendue à la demande la société mais elle reprendra vendredi matin. Lundi soir, le conseil de surveillance a approuvé le principe de la conversion des CI en actions ordinaires. Ces CI, dénués de droit de vote, représentent 4% du capital du fabricant de centrales. Lors de la signature, fin 2010, de l'accord avec le fond souverain du Koweït (KIA) concernant l'augmentation de capital de 900 millions d'euros, l'Etat français s'était engagé auprès de KIA (qui a pris 4,8% du capital d'Areva pour environ 600 millions d'euros) à "faire ses meilleurs efforts pour coter les actions d'ici la fin du premier semestre 2011".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Présent sur toute la chaîne nucléaire, Areva est bien placé pour tirer parti du retour du nucléaire dans le monde. - Le plan stratégique lancé en 2005 a porté ses fruits : Areva a renforcé ses positions dans l'ensemble du cycle nucléaire. - Le groupe public (détenu à 97% par l'Etat) se répartit désormais entre les Mines d'uranium, l'Amont (enrichissement, fabrication du combustible), les Réacteurs et Services, l'Aval (traitement et recyclage des déchets nucléaires) et les Energies Renouvelables. - Ce nouveau mode d'organisation vise à tirer " le meilleur parti du modèle intégré " d'Areva, qui consiste à associer toutes les activités de la chaîne du nucléaire, des mines d'uranium au traitement des déchets, en passant par la construction des réacteurs.

Les points faibles de la valeur

- Pour saisir les opportunités sectorielles, le groupe a besoin de considérables financements. Il doit investir près de 2,5 milliards d'euros par an en moyenne entre 2009 et 2012. Or, l'Etat, son actionnaire majoritaire, n'a pas les moyens de soutenir le développement de la société. - Areva affiche un cash-flow opérationnel négatif. La situation financière de l'industriel est contrainte. Plusieurs mesures (cessions, augmentations de capital, émissions obligataires) visent à améliorer la situation. Mais elles tardent à se concrétiser. Seule la cession de T&D (à Alstom et Schneider) a été réalisée. - L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé fin juin 2010 de 2 crans la note d'Areva à " BBB+ ", contre " A ". L'agence estime que " la profitabilité du groupe va rester déprimée au cours des deux prochaines années ". Cette dégradation pourrait nuire au financement sur le marché obligataire. - La construction de réacteurs n'est pas rentable. Cette activité était en perte opérationnelle, même avant les provisions du chantier finlandais. Le groupe propose des réacteurs de troisième génération appelés EPR, qui sont encore des prototypes. - Depuis le début du chantier de l'EPR, le groupe dirigé par Anne Lauvergeon a été contraint de passer des provisions supplémentaires (et conséquentes) à de nombreuses reprises. Les analystes en attendent de nouvelles d'ici à l'achèvement du chantier. La visibilité reste donc faible sur ce dossier.

Comment suivre la valeur

- Areva peut encore être considérée comme une valeur de restructuration. - Le dossier est éminemment politique. - Le marché spécule régulièrement sur le départ prochain d'Anne Lauvergeon, la médiatique dirigeante d'Areva. Son mandat prend fin en juin 2011. - Le projet d'augmentation de capital est un véritable feuilleton à rebondissement. Une première recapitalisation de 900 millions d'euros a néanmoins été bouclée en décembre 2010 avec une participation au deux tiers de KIA, le fonds souverain koweitien. Mais Areva semble envisager d'autres options pour financer ses besoins en développement comme une ouverture du capital avec mise en Bourse, solution privilégiée depuis plusieurs années par Anne Lauvergeon, l'entrée du FSI ou encore un rapprochement des actifs miniers d'Areva avec ceux d'Eramet. - L'augmentation de la part d'EDF au capital d'Areva est souvent évoquée. Areva et EDF sont historiquement imbriquées. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/