Inde : pas de changement de positions suite au Budget (HSBC Global AM)

31/03/2011 - 17:50 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Globalement, le marché n'attendait pas grand chose du Budget. Son ton optimiste a agréablement surpris les investisseurs et s'est répercuté positivement sur le marché. On a assisté à une baisse des rendements obligataires et à un renforcement de la roupie le jour de l'annonce", relève Sandij Duggal, responsable des actions indiennes chez HSBC Global Asset Management. "Contre toute attente, le ministre des Finances a dévoilé d'excellentes perspectives de croissance pour 2012, fondées sur les performances encourageantes de l'économie et portées par les secteurs des services et de l'agriculture. Le gouvernement mettra en place des mesures pour accroître la part de l'industrie manufacturière dans le PIB, un secteur en retrait jusqu'à présent. On note également une augmentation de l'enveloppe budgétaire pour améliorer les infrastructures, un domaine essentiel à la croissance indienne." "Le gouvernement table sur une croissance d'au moins 9% du PIB réel (+/-0,25%) et sur une inflation de 6%, soit une croissance du PIB nominal de 14%. Ce chiffre nous paraît réaliste, même si nous pensons que la croissance du PIB réel se rapprochera plutôt de 8% et l'inflation de 7%. Le Budget 2012 a fixé un objectif ambitieux de déficit des finances publiques de 4,6% du PIB, soit moins que le consensus de 4,8% et l'estimation actuelle de 5,1% du PIB pour 2011." "Le Budget a également mentionné la poursuite des privatisations d'entreprises publiques afin de réduire le déficit public. Un projet de libéralisation des investissements étrangers directs a été évoqué afin de stimuler la croissance indienne. Le Budget évoque aussi la croissance inclusive, c'est-à-dire les mesures de soutien au secteur rural, afin de stimuler la croissance indienne et de réduire les écarts de revenus. Ces mesures destinées aux zones rurales viseront à améliorer les infrastructures liées à l'agriculture afin d'augmenter leurs revenus." "Parallèlement, le gouvernement mettra en place des mesures pour éviter les fuites de fonds publics destinés à subventionner les zones rurales. L'une de ces mesures prévoit le versement direct d'aides aux personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté pour leur permettre d'acheter des articles essentiels comme du kérosène et des engrais." "Grâce à l'utilisation de la technologie et à l'introduction d'un système d'identification exclusif, le gouvernement sera en mesure de mieux cibler les aides et d'alléger ainsi la pression pesant sur les finances publiques. La récente hausse des prix de l'alimentaire a incité le gouvernement à renouveler les installations de stockage afin de réduire le gaspillage. Le ministre des Finances estime qu'environ 40% des produits alimentaires et des légumes produits en Inde sont détruits en raison d'une réfrigération insuffisante et de moyens de transport déficients. Le gouvernement espère que ces mesures permettront de réduire l'inflation en s'attaquant à l'une des sources du problème." "L'annonce du Budget ne nous a pas incités à procéder à des changements au sein du portefeuille. Cela dit, compte tenu de l'objectif qui vise à améliorer la compétitivité du secteur manufacturier indien, nous continuerons à accroître l'allocation sur le secteur industriel. Nous avons profité de la récente correction du marché pour nous positionner davantage sur les valeurs industrielles. Le fonds continuera également à cibler le secteur des infrastructures, secteur où le gouvernement intensifiera les investissements." "L'Inde a énormément sous-performé par rapport aux marchés émergents et développés mais l'écart de valorisation s'est considérablement réduit suite à la correction intervenue récemment. Les valorisations du marché indien sont attractives d'un point de vue historique et leur PER anticipté sur douze mois se rapproche de leur moyenne sur dix ans. Nous pensons que le rapport risque-rentabilité associé aux investissements dans une économie en pleine croissance comme l'Inde, est favorable aux investisseurs sur le long terme." "Les conditions sont propices pour investir car nous pensons que l'Inde figurera parmi les pays dont la croissance sera la plus rapide dans les dix prochaines années. La taille de l'économie indienne devrait tripler voire quadrupler, ce qui devrait créer de nombreuses opportunités sur le marché des actions." "Le marché indien est assez cyclique en raison du bon équilibrage du marché des actions en termes d'exportations et de consommation intérieure. Par exemple, près de 57% des ventes réalisées par les sociétés cotées à l'indice Nifties sont libellées en dollars ou proviennent de l'exportation (comme les technologies de l'information, les matériaux, l'énergie et la santé). A ce titre, le marché indien, contrairement à son économie, est fortement lié à la reprise conjoncturelle mondiale." "Les exportations indiennes sont en très forte hausse depuis quelques mois. En février, par exemple, elles ont affiché une augmentation d'environ 50% par rapport à l'année dernière. Ces résultats contrastent avec ceux des exportations chinoises, qui ont enregistré à la même période une croissance inférieure à 3% par rapport à l'année dernière." "Le fonds a accentué son exposition aux secteurs internationaux de manière à profiter de la reprise des exportations, ce qui a profité au portefeuille. Par ailleurs, comme nous l'avons déjà souligné, le secteur industriel recèle un certain nombre d'opportunités. Nous avons donc accru notre positionnement dans ce secteur également." "Le 17 mars 2011, la Reserve Bank of India (RBI) a, comme on s'y attendait, relevé le taux repo de 25 points de base, le portant à 6,75% et le taux reverse repo de 25 points de base, le portant à 5,75%. La banque centrale indienne maintient sa position : réduire les pressions inflationnistes qui pèsent sur la demande tout en minimisant les risques susceptibles d'affecter la croissance." "L'inflation reste au centre des préoccupations de la RBI qui a relevé en mars 2011 son indice des prix de gros de 7% à 8%. Les tensions au Moyen-Orient ont fait flamber les cours du pétrole, ce qui n'a pas facilité les actions de la RBI. S'il est vrai que les chiffres de l'inflation ont été plus élevés que prévus, la hausse des prix des matières premières (en particulier du pétrole) s'explique par d'autres facteurs sur lesquels la politique monétaire n'a que peu de prise." "En ce qui concerne la croissance intérieure, la RBI a tiré la sonnette d'alarme en notant que l'incertitude liée à l'énergie et aux prix des matières premières risquait de nuire au climat des investissements. La trajectoire de croissance s'en trouverait affectée. Pendant ce temps, le scénario de la croissance mondiale reste mitigé, d'autant que la hausse des cours du pétrole et les événements tragiques qui se sont déroulés au Japon ont compliqué la situation." "Nous continuons de penser qu'en 2012 la RBI procèdera à de nouveaux relèvements de taux de l'ordre de 75-100 points de base et que la croissance devrait marquer un rythme moins soutenu autour de 7,5-8%. Les prochaines initiatives de la RBI devraient en outre être influencées par ses perspectives concernant l'inflation. De nouveaux relèvements de taux d'intérêt de 50-75 points de base ne devraient pas avoir de répercussions importantes car le marché les a déjà largement intégrés." AUT/ALO