Forex : USD, CAD, NZD, SEK et NOK ont un potentiel haussier (Natixis)

04/04/2011 - 12:10 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Cette semaine, nous profitons de la fin de trimestre pour revenir sur les performances des grandes devises. On note que le tiercé gagnant s'explique surtout par l'évolution des perspectives de politiques monétaires des banques centrales respectives. L'EUR et la SEK enregistrent les plus fortes progressions en termes de taux de change effectif nominal principalement en raison du durcissement de ton de leur banque centrale respective face à la montée des risques inflationnistes", juge Nordine Naam de Natixis. "Le CAD a été soutenu par les anticipations de hausse des taux directeurs de la BoC mais également par la hausse des cours du pétrole. Le KRW a été soutenu par la hausse des taux directeurs de la banque centrale de 50pb depuis le début de l'année en raison des craintes inflationnistes." "Enfin, la NOK progresse sur fond de hausse des matières premières et d'anticipations de hausse des taux directeurs de la Norges Bank. En revanche, les devises qui sous-performent le plus sont les devises refuges CHF et JPY face à l'amélioration de l'appétit pour le risque et celles pour lesquelles le marché anticipe des politiques monétaires durablement accommodantes comme l'USD, le NZD (après le tremblement de terre) et le ZAR, même si la banque centrale a marqué une pause dans son cycle de baisse des taux directeurs depuis décembre 2010." "Dans les prochains mois, ce sera encore le même thème qui dominera le marché des changes, à savoir l'évolution des politiques monétaires par rapport à ce qui est déjà anticipé par le marché des taux. Selon nous, il y a des chances que les anticipations de hausse des taux directeurs se renforcent quelque peu aux Etats-Unis, au Canada, en Nouvelle Zélande et dans les pays scandinaves, ce qui laisse penser que l'USD, le CAD, le NZD, la SEK et la NOK ont un potentiel de hausse. Tout dépendra de l'ampleur du rebond du dollar US que l'on anticipe dans les prochains mois sur fond d'amélioration de l'emploi américain." "En revanche, les anticipations de politique monétaire ne devraient pas évoluer significativement par rapport à ce qu'il y a déjà intégré dans le marché pour l'EUR, le CHF, l'AUD et le JPY. A ce titre, le JPY a enregistré la plus forte correction au cours de la semaine écoulée allant au-delà nos anticipations. Plusieurs facteurs ont contribué à peser sur le cours du yen. Il s'agit des craintes d'une nouvelle intervention des grandes banques centrales du G7 pour affaiblir le yen." "Les données hebdomadaires sur les flux de capitaux montrent pour l'heure que les assureurs vie rachètent significativement des obligations étrangères depuis deux semaines allant à l'encontre des craintes d'un rapatriement des capitaux pour faire face à la reconstruction. Le marché semble aussi prendre en compte que la politique monétaire et budgétaire pourrait être assouplie de nouveau dans les prochaines semaines face à l'ampleur de la catastrophe et à la perspective d'une contraction de l'activité économique." "Sachant que la Fed et la BNS devraient durcir leur politique monétaire, la BoJ sera alors la dernière grande banque centrale continuant à mener une politique quantitative. Autrement dit, le yen devrait redevenir la principale devise d'emprunt pour faire du carry trade alors qu'elle était en concurrence jusqu'à présent avec le CHF ou l'USD dont les taux courts sont aussi bas que ceux de la BoJ. Dans cet environnement, l'USDJPY devrait aller tester le niveau de 84,5, puis 86 face à la baisse continue du taux de chômage américain qui devrait renforcer les anticipations de hausse des taux de la Fed." "De même, la volatilité implicite courte de l'USDJPY devrait baisser lentement dans les prochaines semaines. L'EURUSD est demeuré dans une fourchette très étroite entre 1,40 et 1,42. Sa progression a été limitée par les craintes d'un bon chiffre d'emplois américains favorable au dollar et par les mauvaises nouvelles sur le front des pays périphériques avec notamment la nouvelle dégradation des signatures du Portugal et de la Grèce et les déboires des banques irlandaises qui ont encore besoin de se recapitaliser à hauteur de 24 milliards." "Cependant, la baisse de l'euro a aussi été limitée par les perspectives d'une hausse des taux directeurs dès la semaine prochaine. La forte hausse de l'estimation flash de l'inflation de mars à 2,6% contre 2,4% n'ont fait que renforcer les anticipations de hausse des taux directeurs de la BCE. Le contrat Eonia forward décembre 11 reflète ainsi de nouveau trois hausses du taux repo de la BCE. Et les nouveaux plus hauts sur les cours du pétrole ne font que renforcer le sentiment que l'inflation restera élevée et par là, que la BCE maintiendra une rhétorique restrictive." "A l'approche de la réunion de la BCE la semaine prochaine, l'EURUSD pourrait aller tester le niveau de 1,43 même s'il y a peu de chances qu'on y reste très longtemps. Les incertitudes politiques au Portugal et celles relatives aux banques irlandaises sont en effet susceptibles de limiter l'appréciation de l'euro. Enfin, le dollar pourrait bien se réveiller aussi. Le dollar manquait particulièrement de tonus au cours de la semaine écoulée puisqu'il s'est déprécié contre la plupart des devises du G10 à l'exception du yen." "Le dollar reste pénalisé par la rhétorique de B. Bernanke martelant sans cesse que la politique monétaire restera durablement accommodante même si de plus en plus de membres de la Fed pensent à sortir de la politique quantitative actuelle le plus tôt possible comme J. Bullard ou R. Fisher. D'autres comme T. Hoenig et N. Kocherlakota plaident pour des hausses de taux directeurs dès cette année compte tenu des risques inflationnistes." "Pour l'heure, l'amélioration de l'emploi n'a pas été suffisante notable pour entrainer un changement de ton de la part de B. Bernanke. Aussi, il reste à voir si la création de 206.000 emplois en mars sera de nature à soutenir durablement le dollar. Cela pourrait toutefois limiter la poursuite de sa correction." AUT/ALO