GDF SUEZ : pas de hausse des prix du gaz en juillet

05/04/2011 - 08:45 - Option Finance

(AOF) - Matignon a annoncé que l'augmentation des prix du gaz qui aurait dû intervenir en juillet sur la base des mécanismes en vigueur n'aurait pas lieu. Dans un communiqué, le Premier ministre indique avoir demandé aux ministres de l'Economie et de l'Energie, Christine Lagarde et Eric Besson, de saisir pour avis la Commission de régulation de l'énergie (CRE) d'une proposition de hausse des tarifs réglementés de l'électricité de 1,7% au 1er juillet prochain. De plus, le gouvernement proposera dans le prochain projet de loi de finances que le relèvement de 0,3 centime d'euros par kilowattheure de la contribution au service public de l'électricité (CSPE) prévu le 1er janvier 2012 ait lieu pour moitié le 1er juillet 2011 et pour moitié le 1er juillet 2012. Cela se traduira par une hausse de 1,2% de la facture des ménages à chacune de ces échéances. Au total, jusqu'au 30 juin 2012, le prix de l'électricité augmentera de 2,9% pour les ménages.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- GDF Suez est le premier opérateur gazier en France et le deuxième producteur mondial d'électricité. - Le rapprochement de ses activités non européennes avec celles d'International Power en fait également le plus grand exploitant de centrales électriques dans le monde. - GDF Suez est très implanté dans les zones en forte croissance (Moyen-Orient, Amérique latine, Asie). - La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaine énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats. - Le groupe s'est fixé un plan d'investissements ambitieux, qu'il met méthodiquement en oeuvre. - Le groupe bénéficie d'un bilan solide, qui le met à l'abri de cessions d'actifs dans l'urgence ou d'opérations de recapitalisation, le point faible de beaucoup de ses concurrents. - L'action offre un rendement élevé (environ 6%).

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est très dépendant de son marché domestique. - L'environnement est resté difficile en 2010. En conséquence, les objectifs ambitieux qui avaient été fixés pour 2011, à savoir essentiellement un Ebitda de 17 à 18 milliards d'euros, ont été reportés. - On assiste à une décorrélation nouvelle des prix du gaz et du pétrole : alors que les cours du pétrole sont remontés, les prix du gaz restent déprimés, du fait de la faiblesse de la demande et de la mise en service de nouvelles capacités de production. - GDF Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents. Des rumeurs d'association avec Areva dans le domaine ont refait surface à l'automne 2010. - Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français. - La valeur est à la peine en Bourse. Le secteur des " utilities " ne séduit pas les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- GDF Suez fait partie du secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt. - C'est une valeur considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. - Les performances de GDF Suez sont liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar. - La formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez fait l'objet d'un audit régulier.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/