Taux d'épargne et patrimoine en hausse : le bas de laine des Français ne cesse de grossir
Selon le dernier bilan du BIPE, les Français ont consacré 16 % de leurs revenus à l'épargne en 2010. Un niveau record qui devrait accuser une légère baisse en 2011 et se rétablir à 15,7 % en 2012. La société d'études économiques et de conseil en stratégie a également présenté aux adhérents de l'Observatoire des Marchés de l'Epargne et du Crédit ses prévisions concernant les comportements financiers des Français en 2011 et 2012 et leurs retombées sur le niveau de richesse.
Lors de la présentation de son dernier bilan, le BIPE constate que l'épargne se porte assez bien, « ayant atteint le niveau élevé de plus de 16% du revenu des Français en 2010, elle ne reculerait que faiblement en 2011 et représenterait encore 15,7% de ce revenu en 2012. » Ce qui signifie que les fluctuations de croissance des patrimoines observées par le BIPE au cours de ces trois années ne sont pas de son fait.
L'augmentation du prix des logements a fait croître le patrimoine des Français en 2010
Le patrimoine des Français à la fin de l'année dernière était très près de 11.000 milliards d'euros, soit plus de 8 fois le montant de leur revenu. Une croissance qui est en grande partie due à la valorisation des logements. Alors que les prévisions tablaient sur une année plutôt sage en matière de transactions sur les logements neufs et anciens, le bureau d'étude relève que « les transactions ont été nettement plus élevées que prévu et les prix des logements anciens ont crû de plus de 9% entre le début et la fin de l'année. »
Fléchissement du rythme de progression des prix immobiliers en 2011 et 2012
Lors de sa présentation, le BIPE a été beaucoup moins optimiste pour les années à venir : « 2011 et 2012 devraient être des années de reprise progressive du marché boursier, mais comme les actions ne représentent qu'une faible part du patrimoine des Français, l'influence de cette reprise sur la croissance du patrimoine total sera faible. » Parallèlement, la société d'études économiques et de conseil en stratégie s'attend à « un fort ralentissement de la croissance du prix des logements ». Au total, malgré leur effort d'épargne, la croissance du patrimoine des Français devrait rester comprise entre 3 et 4% en 2011 et 2012, une performance donc nettement en retrait sur celle de l'an dernier. La composition de ce patrimoine ferait apparaître une certaine augmentation de la part du patrimoine financier qui atteindrait 35% du total à la fin de l'année 2012.
La croissance fluctuante du patrimoine des ménages contrastera avec l'augmentation régulière de leur passif
En dépit d'un crédit à la consommation assez atone, le passif des ménages, tiré par l'endettement au titre de l'habitat, a crû, en 2010, à un rythme compris entre 6 et 7%. On devrait avoir en 2011 et 2012 à peu près la même configuration, soit un rythme de croissance de l'endettement nettement plus rapide que celui qui caractérisera revenu et patrimoine. Du coup, fin 2012, l'étude prévoit que « le passif des ménages devrait correspondre à 84% de leur revenu (venant de moins de 72% en 2007) et à quelque 10% de leur patrimoine (8% en 2007). » Un taux d'endettement qui ne doit pas faire redouter le pire, selon le BIPE : « fin 2010, après la crise donc, le passif des ménages américains représentait encore 123% de leur revenu et près de 20% de leur patrimoine. »
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