Besoin d'une politique internationale de protection de l'environnement

07/04/2011 - 10:53 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Au cours des deux derniers mois, BP et Exxon ont publié leurs rapports sur les perspectives énergétiques qui analysent les tendances de la demande en énergie et des émissions de carbone à l'horizon 2030. Les deux rapports prévoient d'ici 2030 un accroissement des émissions de 25-27% par rapport aux niveaux actuels", relève l'étude publiée par le fonds Schroder Global Climate Change Equity. "Les rapports constatent également que les politiques actuelles en matière de changement climatique ne parviennent pas à faire adopter la limite de concentration atmosphérique de 450 ppm. La science climatique conventionnelle estime qu'elle correspond à peu près au seuil à partir duquel le changement climatique risque d'atteindre des proportions dangereuses." "Le message sur les efforts de réduction des émissions de gaz à effets de serre devient un peu redondant. En revanche, les nouvelles recherches entreprises par la communauté scientifique se révèlent bien plus intéressantes." "Deux études distinctes montrent que l'accroissement des émissions atmosphériques est une cause directe du durcissement des conditions climatiques. Une étude menée par l'université d'Oxford s'est basée sur les résultats obtenus par deux programmes informatiques. L'un a modélisé les effets d'une hausse des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre (GES) sur les conditions climatiques et les a comparés avec des phénomènes météorologiques observés ; l'autre a procédé à une simulation des impacts climatiques en imaginant que les concentrations de GES soient restées aux niveaux existant avant l'industrialisation. L'exercice a conclu qu'en raison de l'accroissement des émissions, les inondations qui ont touché le Royaume-Uni en 2000 avaient deux fois plus de chances de se produire." "L'autre étude, menée par l'Université de Victoria au Canada, a confirmé que l'accroissement des phénomènes extrêmes de précipitations, de neige et de grêle (prévus par les modèles climatiques) était réel et ne pouvait pas s'expliquer par la variabilité naturelle du climat. Les modèles, bien qu'ils se limitent à deux études, soulèvent des conclusions intéressantes. Tout d'abord, l'existence d'un lien de causalité démontrable entre les émissions et les phénomènes climatiques extrêmes ouvre la voie à des actions en justice. Par ailleurs, le fait de savoir quelles catastrophes naturelles sont reliées au changement climatique permet de cibler les fonds d'adaptation et les réponses des pouvoirs publics." "Ces recherches devront certes être reproduites mais leurs conclusions sur les impacts climatiques sont certainement très visibles aujourd'hui. Par exemple, en 2010, la forêt amazonienne a connu une vague de sécheresse extrême pour la deuxième fois en dix ans (celle de 2005 était un phénomène qui ne se produit qu'une fois par siècle). Ces sécheresses auront probablement de graves conséquences sur le cycle du carbone car on estime qu'elles ont détruit plusieurs milliards d'arbres qui, en se décomposant, transformeront l'Amazonie en source de carbone alors qu'elle était auparavant un puits de carbone." "Au vu des effets combinés de ces vagues de sécheresse, certains scientifiques craignent que le point de basculement n'ait déjà été atteint. Quoi qu'il en soit, les arguments en faveur d'une politique internationale de protection des forêts et de restauration des terres dégradées semblent désormais encore plus pressants." AUT/ALO