Natixis anticipe une baisse de l'euro contre dollar sur les prochains mois

08/04/2011 - 16:05 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Il y a encore quelques années la question aurait été assez simple : quelle économie est la plus avancée cycliquement et quelle banque centrale va resserrer ses taux le plus agressivement ? Cette fois-ci, les choses sont vraiment différentes. En dépit du gonflement des bilans des banques centrales, l'origine de l'inflation doit être recherchée ailleurs. La hausse du prix des matières premières n'a pas encore entraîné d'effets de second tour, mais la persistance des tensions rend la probabilité de ce scénario assez élevée", note Natixis. "La principale question est de savoir si une hausse locale des taux (par exemple, par la BCE) va se révéler efficace pour faire face à un choc sur la demande globale et structurelle qui affecte les prix relatifs des matières premières." "Par ailleurs, les banques centrales qui ciblent l'inflation semblent davantage disposées à ajuster leur taux plutôt qu'entrer dans une véritable phase de normalisation (dans notre scénario, la BCE s'arrêtera à Juin à 1,5%). Néanmoins, la flambée des prix des matières premières accentue la divergence au sein même des pays : l'Australie arrive à la fin de son cycle de resserrement (nous nous attendons à deux hausses au maximum avec une cible à 5,25% en fin d'année)." "La deuxième source de l'inflation est liée aux coûts salariaux et au dynamisme de la demande intérieure. Loin d'un phénomène mondial, ce type d'inflation demeure une préoccupation pour les pays émergents. Les négociations salariales allemandes restent par exemple contenues (attendue autour de 2% en 2011). Dans les pays émergents (avec exception notable du Brésil), les salaires et le crédit continuent de croître à des taux à deux chiffres." "Les banques centrales élèvent leurs taux directeurs, mais les conditions monétaires restent accommodantes. La raison ? Les taux plus élevés génèrent des entrées de capitaux qui augmentent la liquidité domestique. La fin du QE2 pourrait changer la donne. Cela nous amène au deuxième risque: la gestion de la liquidité par les banques centrales. Pour être clair, la fin du QE2 ne signifie pas la destruction de la liquidité, mais un arrêt brutal dans sa production." "Les conséquences se feront sentir sur les taux à long terme américains et le dollar. L'impact sur le dollar n'est pas clair. Un arrêt brusque des sorties de capitaux peut offrir un répit à court terme pour le DXY qui continue d'osciller autour de son support de moyen terme. Dans le même temps, la BCE fera probablement une pause en juin qui, combinée aux élections portugaises (recours quasi assurée à l'EFSF) et aux stress tests, légitime notre vision baissière sur l'EUR/USD dans la période de trois mois à venir." AUT/ALO