BNPP IP surpondère les actions des pays développés

11/04/2011 - 11:12 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés d'actions développés ont regagné l'essentiel du terrain qu'ils avaient cédé en février et mars, mais ont hésité à franchir leur dernier plus-haut. Les acteurs du marché attendent probablement la prochaine période de publication des résultats des sociétés. Dans l'ensemble, les minutes de la réunion de mars du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont fait ressortir un léger durcissement de ton", note Joost van Leenders de BNPP IP. "Les spéculations sur une possible hausse des taux d'intérêt de la Fed cette année ont quelque peu affecté les actions. Pour l'heure, nous considérons que la politique monétaire et les liquidités injectées dans le cadre du second programme d'assouplissement quantitatif de la Fed (QE2) constituent des soutiens pour la classe d'actifs. Nous surpondérons les actions." "A court terme, le cycle économique pourrait s'avérer légèrement négatif compte tenu du passage à vide actuel de l'économie américaine. Toutefois, à plus long terme, les perspectives nous semblent favorables. Parmi les facteurs positifs figurent l'augmentation du nombre d'opérations de fusion-acquisitions, la politique monétaire, la liquidité et les révisions à la hausse des estimations de bénéfices des analystes." "Selon nous, l'agitation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ne devrait pas continuer à peser sur les actions, mais elle pourrait entraîner une hausse des cours de l'or et du pétrole. La compensation des pertes de production pétrolière en Libye par d'autres pays implique une diminution des capacités disponibles, notamment en Arabie Saoudite." "Les actions émergentes ont récemment surperformé les actions des pays développés, rattrapant le retard qu'elles avaient accumulé sur ces dernières depuis la fin de l'an passé. Elles se sont hissées à des sommets post-récession, les risques liés aux troubles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et aux événements au Japon semblant s'atténuer. Nous pensons que les actions émergentes devraient continuer à bien se comporter. La vigueur de la croissance mondiale devrait leur apporter un soutien et leurs niveaux de valorisation ressortent encore attrayants. Nous considérons que la dynamique haussière de ces marchés constitue un aspect positif, car elle pourrait attirer des flux de capitaux." "Les tendances de l'inflation se sont améliorées et les banques centrales sont globalement disposées à agir, si besoin est. Les indicateurs PMI des pays émergents ont signalé une poursuite de la croissance. L'indice PMI manufacturier s'est inscrit en hausse en Chine et en Russie, tandis qu'il est resté ancré à un haut niveau en Inde. La croissance de la production industrielle a marqué une accélération au Brésil. L'indice PMI officiel du secteur des services en Chine a bondi. Il s'agit d'une évolution normale à ce stade de l'année, car les données ne sont pas corrigées des variations saisonnières et sont donc biaisées par le Nouvel An chinois. Actuellement, il se situe à un niveau supérieur à sa moyenne depuis 2007, année de son lancement." "Dans les pays émergents, le resserrement monétaire s'est poursuivi. La Chine et la Corée ont relevé leurs taux d'intérêt, tandis que la banque centrale de Malaisie a maintenu son biais restrictif. En Chine, les taux ont été portés à 6,31%, tandis que l'inflation est restée stable à 4,9%. Parmi les pays BRIC, seuls le Brésil et la Chine sont parvenus à créer des taux réels positifs. Alors que la banque centrale brésilienne (Banco Central do Brasil) devrait à nouveau légèrement relever ses taux au premier semestre, nous pensons que nous avons probablement assisté à l'essentiel des tours de vis en Chine. En Russie, nous anticipons un relèvement progressif du taux directeur de la banque centrale, l'économie bénéficiant des cours élevés du pétrole." "Aux Etats-Unis, les dernières statistiques signalent un ralentissement de la croissance à un niveau qui pourrait se situer entre 1,5 et 2% en rythme trimestriel annualisé au premier trimestre 2011, contre 3,1% au quatrième trimestre 2010. Cette décélération devrait être passagère, selon nous. Les indices ISM des secteurs manufacturier et non manufacturier indiquent un contexte d'activité toujours dynamique et la reprise du marché de l'emploi devient plus marquée. Sur les trois premiers mois de l'année, les créations de postes dans le secteur privé ont atteint leur plus haut niveau depuis le premier trimestre 2006. Le taux de chômage s'est inscrit en recul pour le quatrième mois consécutif. Il s'agit de pas dans la bonne direction et les enquêtes auprès des employeurs suggèrent que ces tendances devraient se poursuivre." "Dans la zone euro, l'écart entre les pays du centre et ceux de la périphérie s'est creusé. L'indice du sentiment économique (ESI) a progressé en France, aux Pays-Bas et en Belgique, mais il s'est effondré au Portugal et en Espagne. Les marchés immobiliers ont également montré des tendances très divergentes, ceux de l'Irlande, de la Grèce et de l'Espagne étant les plus déprimés. Dans l'ensemble, les pays fragiles de la zone euro présentent une proportion plus élevée de crédits hypothécaires à taux variable, ce qui implique qu'ils ressentiraient de manière plus immédiate les effets d'une éventuelle hausse des taux de la BCE. En Allemagne, les prix immobiliers n'ont pas évolué depuis 1997 ! Cette situation avait conduit l'Institut allemand Ifo à prévoir que la consommation et la hausse des prix des logements pourraient davantage soutenir la reprise." "S'agissant de la crise des dettes souveraines européennes, l'actualité a été marquée par la publication des résultats des tests de résistance des banques irlandaises. Ces derniers ont révélé que ces institutions avaient besoin de 24 milliards d'euros supplémentaires. Une partie de cette somme sera levée sur les marchés ou obtenue en opérant des cessions d'actifs, le solde devant venir de l'Etat. Dans le cadre du plan d'aide accordé à l'Irlande en novembre 2010, une enveloppe de 35 milliards d'euros a été allouée aux banques. Les spreads de risque irlandais ont baissé, mais les spreads portugais se sont encore élargis, soulignant la nécessité d'un sauvetage du Portugal. L'absence d'un gouvernement habilité à négocier les modalités de ce plan d'aide constitue une difficulté." AUT/ALO