L'euro devrait ainsi aller tester le niveau de 1,4550 dollar (Natixis)

12/04/2011 - 10:12 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Malgré l'accord trouvé en dernière heure sur le budget permettant un relèvement du plafond de la dette américaine, le dollar n'a pas connu de rebond ce lundi. De fait, le dollar a repris le chemin de la baisse (qu'il avait amorcé en 2010) depuis le début de l'année. Le dollar index (panier de six grandes devises contre dollar) teste actuellement le niveau de 75, soit son plus bas niveau depuis décembre 2009. Malgré l'amélioration de l'emploi et la baisse du taux de chômage américain jusqu'à 8,8%, le dollar ne parvient pas à se redresser", note Natixis mardi. "En dépit des nombreux appels de certains membres de la Fed pour un resserrement monétaire, le dollar demeure désespérément baissier. Plusieurs membres de la Fed sont maintenant suffisamment positifs sur la croissance et suggèrent qu'un changement de politique monétaire s'avère nécessaire." "Outre T. Hoenig, un faucon de longue date de la Fed, J. Lacker, C. Plosser, et récemment J. Bullard plaident maintenant dans ce sens. J. Bullard appelle même à la fin du QE2 avant même la fin du mois de juin. Mais la Fed en a encore décidé autrement lors de la dernière réunion monétaire. B. Bernanke s'est en outre de nouveau exprimé récemment pour le maintien d'une politique monétaire durablement accommodante considérant les risques sur l'économie comme important malgré la récente amélioration de l'emploi." "Et le marché continue de suivre davantage les propos de B. Bernanke que ceux des autres membres. Les contrats futures Fed Funds ne reflètent en effet aucune anticipation de hausse des taux de la Fed avant mars 2012. De son côté, le taux 2 ans swap américain évolue entre 0,80% et 1,0% depuis décembre dernier. Par ailleurs, la faiblesse du dollar s'explique aussi par le fait que le marché et notamment les comptes spéculatifs préfèrent se positionner sur d'autres devises plus prometteuses en terme de rendement compte tenu d'anticipations de hausse des taux directeurs." "Les devises qui performent le plus depuis un mois sont celles dont l'indice de carry (différentiel de taux contre US) est le plus élevé. Enfin, la hausse continue des cours du pétrole soutenue par une demande forte de la part des pays émergents et par les derniers événements géopolitiques contribuent aussi indirectement à affaiblir le dollar. Pour l'heure, la hausse des cours du pétrole se traduit par une poussée de l'inflation à travers le monde et par une réponse restrictive de la plupart des banques centrales à la fois dans les pays émergents mais également du G10 à l'exception de la Fed et de la BoJ, sachant que la BoE devrait réagir selon nous cette année." "Cela pèse donc indirectement sur le dollar qui est délaissé au profit des autres devises. A court terme, le dollar restera probablement mal orienté en l'absence de changement de ton de la part de B. Bernanke sur les risques inflationnistes. Cependant, B. Bernanke devra s'exprimer sur la fin du QE2 peut être dès le mois de mai et cela devrait être positif pour le dollar avec le débouclement de positions spéculatives initiées en dollar sur les actifs émergents ou sur les matières premières." "A très court terme, l'euro est donc privilégié malgré les déboires du Portugal. L'EURUSD évolue depuis le début de l'année principalement en réaction au spread de taux courts euro/Etats-Unis. Dans les prochains jours, on suivra ainsi les chiffres d'inflation en zone euro et aux Etats-Unis et l'EURUSD devrait ainsi aller tester le niveau de 1,4550 dollar." AUT/ALO