Taux US : Dexia AM n'anticipe pas un bain de sang obligataire

14/04/2011 - 16:24 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le marché obligataire américain a légèrement sous-performé durant le premier trimestre de l'année, alors que les taux du Trésor ont oscillé entre 3,15% et 3,75%. Entre bons chiffres macroéconomiques et risques géopolitiques, les taux n'ont pas affiché de claire direction. Le printemps pourrait cependant changer la donne avec ce que l'on pourrait appeler le début de la fin", lit-on dans la note mensuelle de l'équipe marché obligataire de Dexia Asset Management. "La fin tout d'abord de l'assouplissement quantitatif. Mise en place à l'automne pour soutenir les marchés d'actifs risqués tout en limitant la remontée des taux, cette mesure exceptionnelle semble avoir porté ses fruits. Le rebond de la consommation américaine et la bonne santé des exportations illustrent le succès de ce deuxième assouplissement quantitatif qui devrait prendre fin en juin. En ne renouvelant pas cette deuxième salve monétaire, la Réserve fédérale s'approchera de la fin d'une politique monétaire extrêmement accommodante." "Est-ce pour cela que nous anticipons une remontée des taux directeurs ? Sans doute pas avant le début 2012, car un taux de chômage encore au-dessus des 7% semble incompatible avec tout resserrement monétaire. Ainsi, même si la baisse du chômage de 9,6% à 8,8% durant le premier trimestre est significative, elle est encore loin d'être suffisante pour envisager un resserrement des conditions monétaires." "Dans le même temps, l'inflation montre aussi des signes de retournement. Le rebond des matières premières combiné à la reprise de l'activité manufacturière a entraîné la fin du cycle baissier de l'inflation domestique. Ainsi l'inflation sous-jacente que l'on pouvait anticiper à 0,5% est désormais à 1,1% en glissement annuel. C'est clairement le début de la fin des craintes déflationnistes. Ce retour progressif de l'inflation n'inquiète pas encore la Réserve fédérale dont la préoccupation porte comme nous l'avons souligné sur le taux de chômage." "Néanmoins, il ne faut pas exclure que des dissensions de plus en plus marquées puissent apparaître, conduisant à terme à un léger infléchissement du discours. C'est donc là encore peut-être le début de la fin du fameux low rate for an extended period. Si la politique monétaire montre des signes de léger retournement, il n'en est rien pour le budget américain. Alors que l'Europe est confrontée à une crise majeure de crédibilité sur sa dette, les Américains continuent d'afficher joyeusement des déficits au-delà des 8% du PIB. Si les raisons économiques sont claires, les conséquences à plus long terme, ne sont pas encore prises en compte par le marché." "Loin d'anticiper un bain de sang obligataire, nous nous attendons à une remontée progressive des taux. Les infléchissements de discours pourraient soutenir à la hausse les taux courts (2 ans). Tandis que le statu quo des taux directeurs combiné au rebond des matières premières reste favorable aux obligations liées à l'inflation. Plus que jamais, lorsque l'on s'approche du début des stratégies de sortie, l'investisseur obligataire doit rester prudent." AUT/ACT