SAFRAN : Jean-Paul Herteman devient PDG

21/04/2011 - 18:20 - Option Finance

(AOF) - Le Conseil d'administration de Safran, réuni pour la première fois à l'issue de l'Assemblée générale, a désigné Jean-Paul Herteman, Président-directeur général et Francis Mer, Vice-président. Sur proposition du Président-directeur général, le Conseil d'administration a désigné trois directeurs généraux délégués pour un mandat de 4 ans : Dominique-Jean Chertier, Ross McInnes et Marc Ventre. La nouvelle organisation opérationnelle du Groupe sera mise en oeuvre après consultation des instances représentatives du personnel convoquées à cet effet. Jean-Marc Forneri a été nommé Président du comité d'audit et des risques. Le Conseil d'administration a décidé de créer un comité des nominations et des rémunérations présidé par Michel Lucas, et un comité stratégique et des grands projets présidé par Francis Mer. Lors de l'AG, les actionnaires ont notamment approuvé les comptes de l'exercice 2010 et décidé le versement d'un dividende de 0,50 euro par action.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). - La sortie de l'activité de communication a permis à Safran de poursuivre son recentrage sur son coeur de métier : la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité. - Le groupe vise à devenir un leader mondial dans les solutions d'identification basées sur la biométrie et dans la détection. Le marché de la sécurité est peu cyclique et dégage une croissance à deux chiffres. L'acquisition de l'américain L-1 Identity va renforcer ses positions. - Le groupe continue de bénéficier d'un effet mix entre les moteurs de première et seconde génération (soit environ 52% de la base installée) puisque 70% de ces moteurs ne sont pas encore passés en atelier de maintenance. - Le groupe génère des cash flows récurrents élevés et bénéficie d'une situation financière saine. Safran a donc les moyens de réaliser des acquisitions

Les faiblesses de la valeur

- La reprise des secteurs des hélicoptères et de l'aviation d'affaires reste incertaine. - Les plans de rigueur dans de nombreux pays européens devraient viser en premier lieu les dépenses militaires avec une baisse des crédits recherche ou encore une réduction de certains programmes transnationaux. - Le retard accumulé par le programme A400M est un handicap. Safran fait partie via Snecma du consortium européen chargé du développement du moteur de l'avion de transport militaire d'Airbus. - Safran est également dépendant du programme B787 de Boeing, sur lequel la visibilité reste faible. - L'étroitesse du flottant (39%) rend la valeur volatile. - La fin de l'engagement collectif de conservation de titres chez Club Sagem (qui détient 8,6% du capital) et la forte probabilité d'une cession sur le marché de la participation de 7,4% d'Areva sont deux éléments qui pourraient peser à court et moyen terme sur le cours du motoriste.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. - Les négociations tarifaires avec les constructeurs, notamment Airbus et Boeing, sont à suivre. - Safran est une valeur très sensible au dollar puisqu'une variation de 10% de la parité aurait, toutes choses étant égales par ailleurs et hors couvertures, un impact de l'ordre de 315 millions d'euros au niveau de l'EBIT. - Les matières premières représentent environ 10% du prix de revient des produits de Safran. - L'un des principaux actionnaires de Safran est l'Etat avec 30,2% du capital. - Le secteur aéronautique pourrait rapidement faire l'objet de grandes manoeuvres : l'Etat examine notamment le dossier de reprise de SNPE Matériaux Energétiques par Safran. Le groupe souhaite depuis plusieurs années mettre la main sur les actifs de propulsion solide de SNPE, notamment utilisée pour les fusées Ariane. Les discussions se poursuivent avec Thales en vue d'une correction de périmètre qui pourrait prendre la forme d'un échange d'actifs. De nombreux scenarii sont avancés. - Safran a toutefois tourné la page sur le dossier Zodiac. Le projet de rapprochement entre les deux groupes est abandonné. Cela devrait permettre aux investisseurs de se concentrer à nouveau sur les fondamentaux de Safran.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les analystes s'attendent à un rebond des fusions acquisitions dans le secteur, qui était jusqu'ici resté en marge du mouvement. La dernière opération a été réalisée fin octobre 2008, lorsque Finmeccanica a acquis DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars. Safran vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Il aimerait également racheter Zodiac, alors que celui-ci tient à son indépendance. Plusieurs indicateurs soulignent la consolidation potentielle du secteur. Pendant la crise, les différents intervenants ont généralement géré leur trésorerie de façon prudente, ce qui leur permet aujourd'hui de bénéficier de liquidités abondantes. En outre, restructurés, ils bénéficient de finances assainies. FTB/ACT/