Inflation en zone euro : l'éclairage de Fidelity International

22/04/2011 - 16:21 - Sicavonline

Le 7 avril dernier, la Banque Centrale Européenne a été la première parmi ses homologues du G7 à relever ses taux directeurs afin de freiner l'inflation. Une décision controversée, certains observateurs remettant en cause l'efficacité de ce resserrement monétaire. Selon Fidelity International, ce débat illustre la difficulté de définir un taux d'intérêt unique pour une zone hétérogène.

La société de gestion Fidelity International propose chaque mois une analyse approfondie d'un indicateur de son tableau de bord de la reprise en zone euro. Ce mois-ci, la société de gestion est revenue sur l'inflation, qui est montée à 2,6 % en mars. « La hausse des prix à la consommation dans les 17 pays de la zone euro s'est établie à 2,6 % en glissement annuel en février. L'inflation a enregistré son accélération la plus forte depuis octobre 2008 et dépasse pour le quatrième mois consécutif l'objectif de 2 % de la BCE. Le 7 avril, afin de contrer les tensions inflationnistes, la BCE a relevé son taux d'intérêt principal de 25 points de base à 1,25 %. La BCE devient ainsi la première banque centrale du G7 à avoir entamé son cycle de resserrement monétaire. » « Or, la décision de la BCE de remonter son taux directeur ne fait pas l'unanimité », note Fidelity International. « Certains estiment qu'elle sera inefficace car les principaux moteurs de la hausse des prix sont des facteurs d'inflation par les coûts (hausse des prix énergétiques et alimentaires), qui sont insensibles aux taux d'intérêt et qui pourraient se révéler transitoires. » « D'autres avancent que l'approche relativement restrictive de la BCE vis-à-vis de l'inflation (comparé au Royaume- Uni et aux États-Unis) aura pour unique effet d'exacerber les craintes entourant la dette des États périphériques en relevant le coût de l'emprunt et en mettant un frein supplémentaire à la croissance. Le danger serait alors que certes, l'inflation ralentisse, mais à un coût trop élevé en termes de destruction de la demande. » « D'un autre côté », poursuit Fidelity International, « la BCE affirme qu'une augmentation des taux est nécessaire car l'inflation est supérieure à son objectif et qu'une accélération plus prononcée risque d'entraîner des effets de second tour beaucoup plus difficiles à contrôler, comme par exemple une hausse des prétentions salariales. De plus, la BCE soutient que le relèvement des taux est indépendant des mesures extraordinaires mises en place pour sauver les pays en difficulté de la région, qui se révèlent raisonnablement efficaces jusqu'ici. » « Le débat suscité par la politique de la BCE traduit toute la difficulté d'appliquer un taux d'intérêt unique à des économies distinctes sur le plan structurel : seul le temps nous dira si l'approche des autorités était justifiée ou si elles devront faire volte-face en baissant leurs taux comme en octobre 2008. »

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.