TECHNIP : résultat net en hausse de 8,8% au premier trimestre

28/04/2011 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - Technip a réalisé au premier trimestre 2011 un résultat net en hausse de 8,8% à 104,3 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant a progressé de 4% à 144,8 millions et l'Ebitda de 2,6% à 179 millions. Le chiffre d'affaires a grimpé de 8,9% à 1,4362 milliard. Ces résultats sont légèrement décevants. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters prévoyaient en moyenne un résultat net de 99 millions d'euros, un résultat opérationnel courant de 146 millions et un chiffre d'affaires de 1,576 milliards. Toutefois, les marges du spécialiste français des services pétroliers ont dépassé les attentes. La marge opérationnelle courante ressort en effet à 10,1%, contre 10,6% au premier trimestre 2010 et 9,3% attendus. La prise de commandes de Technip s'établit à 1,293 milliard d'euros contre 1,338 milliard au premier trimestre 2010. Fort de ces résultats, le groupe français a confirmé son intention de réaliser en 2011 un chiffre d'affaires compris entre 6,5 à 6.7 milliards d'euros, après 6,082 milliards en 2010. Concernant la rentabilité, Technip continue de prévoir un taux de marge opérationnelle courante du Subsea (infrastructures sous-marines) supérieur à 15% en 2011, contre 16,7% en 2010, ainsi qu'une marge du secteur Onshore/Offshore comprise entre 6% et 6,5%, contre 6,2% en 2010. Cité dans le communiqué, le PDG Thierry Pilenko s'est dit confiant dans la capacité du groupe à développer son activité, bien que les crises politiques en Afrique du Nord aient eu pour conséquence de reporter l'attribution de quelques projets attendus.

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Les points forts de la valeur

- Le spécialiste de l'ingénierie et de la construction de projets clés en main destinés aux secteurs pétrolier et pétrochimique bénéficie de la croissance structurelle de la demande de pétrole avec l'industrialisation et la montée du niveau de vie dans les pays émergents ; - En étant présent sur tous les segments porteurs de la chaîne pétrolière, Technip est bien positionné pour remporter un certain nombre d'appels d'offres lancés par les compagnies pétrolières ; - Technip a mis en place une stratégie qui privilégie la rentabilité plutôt que la conquête effrénée de contrats géants, une plus grande sélectivité des commandes et une meilleure diversité en termes de segments, marchés et zones géographiques ; - Le marché de la construction offshore est dynamique car, selon les spécialistes, plus de 30 gisements de plus de 1.000 mètres de profondeur d'eau entreront en service d'ici à 2014 ; - Technip a développé une politique de proximité et bénéficie désormais d'une offre à " contenu local " avec des implantations au Brésil et en Angola. Il a annoncé début 2011 un nouveau projet d'investissement au Brésil, qui lui permettra de renforcer localement sa capacité de fabrication de conduites flexibles, segment sur lequel il est leader mondial ; - Le groupe a réussi à redresser sa rentabilité ; - Le niveau du carnet de commandes offre une très bonne visibilité sur l'activité du groupe ; - Un bilan solide, avec un taux d'endettement faible, procure au groupe davantage de flexibilité ; - L'action peut présenter un intérêt spéculatif car, avec un actionnariat très fragmenté, Technip fait régulièrement l'objet de convoitises ; - L'intégration de la valeur au sein du CAC 40 en septembre 2009 a accru sa liquidité.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité s'améliore sur la reprise des investissements des majors pétrolières mais les investisseurs attendent avant tout des contrats d'envergure. D'autant que la valeur a connu un beau parcours en 2010 (+40%) avec de nouveaux plus hauts historiques ; - Après un tel parcours, les exigences des investisseurs vont être fortes pour cette année. Or le groupe prévoit un léger tassement de sa marge ; - Les capacités excédentaires du marché restent élevées ; - Technip évolue sur un marché très concurrentiel, marqué par l'apparition de nouveaux acteurs.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est très lié à l'évolution du prix de baril de pétrole. Les prix élevés actuels rendent beaucoup de projets rentables ; - Le niveau d'investissements menés par les compagnies pétrolières influe sur l'activité de l'entreprise. Mais elles sont confrontées à un double défi : compenser le déclin naturel de leurs champs matures, plus précoce qu'anticipé, et trouver de nouvelles réserves. Elles vont donc devoir investir massivement ; - Le secteur devrait bénéficier à l'avenir du retour sur le marché de projets retardés et de la reprise progressive de l'activité dans le golfe du Mexique (GoM). L'évolution au sein du GoM sera en effet déterminante puisqu'une réouverture de ce marché pourrait rapidement provoquer une raréfaction de l'offre ; - Un renforcement de la sécurité des forages en mer, suite à la marée noire dans le Golfe du Mexique, pourrait se traduire par un surcroît de demande pour les sociétés de services, et qui plus est pour des produits à haute valeur ajoutée ; - Les performances du groupe sont sensibles à l'évolution du cours du dollar ; - Surveiller le carnet de commandes qui permet de prévoir les tendances futures d'activité ; - A suivre notamment les projets du géant brésilien Petrobras qui envisage d'investir plus de 220 milliards de dollars d'ici à 2014. Technip est l'un des groupes parapétroliers ayant tissé des liens importants avec le Brésilien et pourrait donc en profiter ; - Avec 23% de son activité réalisée au Moyen-Orient en 2009, la conjoncture politique de cette région est à examiner de près ; - Le secteur est en pleine concentration.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'OCDE En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis. FTB/ACT/