EDF veille à ses intérêts dans le dossier Constellation

28/04/2011 - 16:24 - Option Finance

(AOF) - EDF a pris connaissance de l'annonce du projet de fusion entre Exelon et Constellation Energy. " Le groupe étudie les termes de l'offre et la valorisation induite de ses actifs ainsi que ses options, comme le ferait tout actionnaire vigilant. EDF sera également attentif à la préservation de ses intérêts au sein de la joint venture commune avec Constellation Energy dans le nucléaire existant ", a précisé l'électricien dans un communiqué publié dans l'après-midi. A la Bourse de Paris, EDF progresse de 1,39% à 28,74 euros. L'électricien américain Exelon a annoncé ce jeudi le rachat de son rival Constellation Energy pour 7,9 milliards de dollars. Le principal exploitant de centrales nucléaires aux Etats-Unis va verser 0,93 action Exelon pour une action Constellation détenue. Au cours de clôture de mercredi, la transaction représente 38,59 dollars par action, une prime de 12,5% sur le cours de clôture de Constellation (34,30 dollars). Constellation est propriétaire d'un peu plus de la moitié d'une coentreprise avec EDF, laquelle gère cinq réacteurs aux Etats-Unis. En signant en octobre dernier un accord avec son partenaire américain Constellation Energy, EDF s'était enlevé une sérieuse épine du pied. Moyennant environ 250 millions de dollars, l'électricien français avait préservé intact ses ambitions dans le nucléaire aux Etats-Unis tout en conservant 5% de Constellation. Surtout, il évitait de payer les deux milliards de dollars réclamés par Constellation pour l'achat de deux centrales thermiques d'une valeur en réalité bien inférieure. Selon les termes de l'accord, EDF devait acquérir de 50% de Constellation dans UniStar pour 140 millions de dollars. Une fois la transaction effective, EDF devenait l'unique actionnaire d'UniStar, leur co-entreprise qui détient les sites de Calvert Cliffs sur lesquels reposent le projet de construction d'un réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR. De son côté, le groupe américain renonce à exercer une option qui lui aurait permis de vendre à EDF deux centrales thermiques pour deux milliards de dollars. L'accord prévoyait également qu'EDF procède au transfert à Constellation de 3,5 millions d'actions Constellation qu'il détient et renonce à son poste d'administrateur au Conseil d'administration de Constellation. L'accord de " standstill " existant entre les deux groupes prendra fin.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- EDF est le leader du marché français de l'électricité et un des leaders européens de l'énergie avec de fortes positions, au Royaume-Uni et en Italie ; - Le groupe présente un beau potentiel de développement car les besoins énergétiques futurs sont énormes : d'ici une dizaine d'année, 1 milliard de personnes devraient accéder à l'électricité dans le monde ; - En mettant la main sur British Energy, EDF devient le principal acteur de la relance du nucléaire en Grande-Bretagne. Cela répond à sa volonté de devenir le premier acteur mondial dans ce domaine ; - EDF est considéré, grâce à ses filiales Edison et EDF Energy, comme un véhicule pour jouer la convergence du marché européen de l'électricité ; - EDF a mis fin à l'automne 2010 au conflit qui l'opposait à son partenaire américain Constellation Energy, alors que les marchés redoutaient une longue bataille procédurale. EDF va donc pouvoir poursuivre son développement aux Etats-Unis ; - Même si depuis 2007 le marché français est ouvert à la concurrence, le leadership d'EDF n'est, pour le moment, pas menacé du fait de prix de revient très compétitifs grâce à ses réacteurs nucléaires ; - La cession, surprise, de sa participation de 45,01% dans le quatrième groupe énergétique allemand, EnBW, au Land de Bade-Wurtemberg, permet à EDF d'alléger son endettement de 7 milliards d'euros.

Les points faibles de la valeur

- L'intervention de l'Etat, qui détient près de 85% du capital, brouille la visibilité. La décision, début avril, des pouvoirs publics de limiter la hausse des tarifs de l'électricité à 2,9 % d'ici au 30 juin 2012, alors que la direction du groupe et les analystes financiers avaient établi leurs prévisions de résultats sur des hausses annuelles de 4 % à 5 % par an pendant plusieurs années, en est une parfaite illustration ; - Cette annonce a précipité début avril la valeur au seuil de ses plus bas historiques. La valeur est loin de son cours d'introduction de 32 FTB/ACT/