Hedge funds : les stratégies à forte valeur ajoutée en vedette (Natixis)

28/04/2011 - 18:01 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Bien que le premier trimestre de cette année ait vu un regain de volatilité sur les marchés risqués avec l'apparition de risques exogènes considérables (crise au Moyen Orient, séisme japonais et risques nucléaires...), l'industrie des hedge funds affiche une performance solide. Tandis que l'indice HFRI progresse de 1,6% au T1 (0,9% pour les fonds de fonds), ce sont principalement les stratégies à forte valeur ajoutée (stratégies d'arbitrage, event-driven, distressed...) qui sont génératrices de performance", note Natixis. "Les principaux thèmes qui ont retenu l'attention durant ce trimestre sont la relativement bonne tenue des marchés risqués (actions développées, crédit...) malgré les fortes tensions exogènes, ce qui profite aux stratégies à biais long, le renouveau de la thématique émergente (malgré deux premiers mois difficiles, les fonds émergents réussissent à afficher des performances positives suite à la reprise des Bourses émergentes en mars) et la visibilité de plus en plus faible sur les marchés des matières premières, avec le pétrole qui continue à se renchérir, l'or qui reste à des sommets alors que les métaux industriels et les softs ont récemment corrigé." "Les CTAs sont d'ailleurs parmi les seules stratégies, hormis les Short Sellers, à afficher des performances négatives. Dans ce contexte d'accumulation des risques, nous avons récemment étudié le degré de concentration du risque au sein des actions émergentes. Nous effectuons une analyse similaire sur l'univers des hedge funds afin d'identifier leur potentiel de diversification par rapport aux classes d'actifs traditionnelles (actions, crédit, matières premières)." "Malgré un essoufflement en mars, les stratégies Convertible Arbitrage arrivent en tête des meilleures performers ce trimestre (+4,5% au T1). Elles bénéficient principalement de leurs expositions longues aux actions et au High Yield US, les actifs risqués américains ayant particulièrement résisté à l'accumulation de risques exogènes durant ce premier trimestre (+5,4% pour le S&P 500 et +3,9% pour le High Yield US). Les Equity Market Neutral ont d'ailleurs bénéficié de cette surperformance des actions US vs EUR tout au long du premier et reportent une performance de 1,9% sur le trimestre." "Autres stratégies ayant fait preuve d'un bon market timing, les Event Driven et les Distressed se situent en troisième et quatrième position du tableau de performances (avec +3,3% et +2,7% respectivement). Si leur exposition aux indices actions leur a été globalement favorable (à l'exception du Nikkei), leur sélection de style les a quelque peu pénalisés, en particulier leur exposition longue aux small caps européennes qui s'avère perdante sur le trimestre." "Ces paris se retrouvent également chez les Long/Short Equity, qui terminent le trimestre avec +2,3% de performance. Bien qu'en augmentation en ce qui concerne les actions américaines, le beta de la stratégie reste limité dans ce contexte toujours volatile." "Les stratégies d'arbitrage obligataire se sont également bien comportées ce trimestre. Avec +2,5% et +2,3% respectivement, les Relative Value et Fixed Income Arbitrage se situent en milieu de tableau. Si leurs paris crédit ont été gagnants (en particulier pour ceux qui se sont positionnés long High Yield et short Investment Grade), leur exposition structurellement forte à l'obligataire souverain américain leur enlève une partie de leur performance." "En effet, le contexte d'anticipation de fin du QE2 et de resserrement futur de la politique monétaire US ayant pris le pas sur les caractéristiques de valeurs refuge des Treasuries US, ceux-ci affichent une performance légèrement négative au T1 (-0,2%). Les meilleurs gérants ont cependant su tirer profit de la pentification de la partie courte de la courbe obligataire US (3 mois-2 ans)." "Les fonds émergents ne reportent que 1,7% de performance au premier trimestre, mais sont revenues en haut du tableau en mars. Ceci s'explique principalement par le rebond des marchés émergents le mois dernier, cela malgré les différentes tensions affectant ces zones (craintes inflationnistes, poursuite de la crise au Moyen Orient, catastrophe japonaise à la mi-mars, ...)." "En effet, alors que la Bourse japonaise sombre au mois de mars (le Nikkei chute de 8%), les Bourses asiatiques affichent une progression moyenne de 4,5%, tandis qu'au global, les Bourses émergentes progressent de 5,7% (performance de mars exprimée en USD). Si ces performances ne sont certes pas suffisantes pour ramener les fonds émergents en tête du tableau sur le trimestre, elles suggèrent un retour de la confiance des investisseurs sur cette classe d'actifs, bénéficiant toujours d'un avantage comparatif en termes de dynamique de croissance (notre scénario prévoit une croissance économique de 5,1% en 2011 pour l'Asie hors Chine et Japon, de 4,9% pour l'Amérique Latine et de 2,9% pour l'Europe de l'Est)." "De plus, la hausse des prix des matières premières, en particulier énergétiques, tend à bénéficier aux pays producteurs de pétrole qui constituent une part importante des indices actions émergents (Brésil, Russie, Afrique du Sud...). Cette thématique aura d'ailleurs été un facteur discriminant au sein des fonds émergents : les meilleurs ont bénéficié d'une exposition longue aux matières premières énergétiques." "La poursuite des tensions au Moyen-Orient a récemment a conduit le pétrole à dépasser les 120 dollars le baril (Brent). Si les conséquences des risques géopolitiques sur le cours du baril étaient jusqu'alors considérées comme temporaires (l'Arabie Saoudite ayant annoncé pouvoir compenser la chute de production libyenne), le momentum durablement haussier des prix du brut suscite de nombreuses interrogations sur les répercussions économiques d'un pétrole plus cher." "Dans ce contexte, deux visions s'opposent : (i) les caractéristiques de couverture inflationniste du pétrole, ce qui tend à entretenir sa spirale haussière et (ii) les risques de destruction de la demande engendrés par un pétrole trop cher, ce qui peut conduire à un ralentissement économique et in fine induire une baisse des prix du brut. Quoi qu'il en soit la visibilité sur l'évolution des cours du baril reste très réduite." "Parallèlement, la juxtaposition des différents facteurs de risque au premier trimestre, couplée à la récente mise sous surveillance négative de l'Etat américain par S&P, a propulsé l'or au-delà des 1.500 dollars l'once. A l'inverse, les autres matières premières hors énergie et métaux précieux ont récemment corrigé en mars plutôt sous l'impulsion de leurs fondamentaux propres (annonces d'augmentation de l'offre sur certaines matières premières agricoles, anticipations d'un repli de la demande chinoise de certains métaux)." "Les sous-indices métaux industriels et soft du GSCI accusent un repli de 2,8% et 3,3% respectivement en mars. Ainsi, la difficile lecture du marché des matières premières couplée à de mauvais choix sur le marché des changes conduit les CTAs à reporter des performances négatives ce trimestre (-1%). Leur exposition longue au JPY/USD n'aura pas été payante puisque la parité enregistre un repli de 2,4% sur le trimestre." "En effet, malgré l'appréciation de la devise nippone quelques jours après le séisme, l'action concertée des banques centrales a rapidement inversé le mouvement. De plus, les moins meilleurs gérants ont été pénalisés par une exposition short à l'énergie alors que le sous-indice GSCI Energy enregistre une performance de 15% sur le trimestre ! Une partie des pertes a cependant pu être compensée par à une position acheteuse sur le S&P 500. Ces choix ont été partagés par les fonds Global Macro qui limitent cependant les pertes en affichant une performance moyenne de 0,7% sur le trimestre." AUT/ALO