M6 : repli de 5,1% du chiffre d'affaires au premier trimestre

04/05/2011 - 09:59 - Option Finance

(AOF) - Le groupe M6 a réalisé au premier trimestre 2011 un chiffre d'affaires consolidé en repli de 5,1% à 342,7 millions d'euros, pénalisés par la baisse de 18,8% de ses revenus non publicitaires. Ces derniers ont été négativement impactés par un effet de base particulièrement difficile et la saisonnalité différente de certaines activités. En revanche, le chiffre d'affaires publicitaire a progressé de 8,8% à 194,9 millions d'euros, "confirmant ainsi la dynamique impulsée en 2010 avec le rebond du marché publicitaire", selon M6. Au 31 mars, les capitaux propres du groupe s'élevaient à 719,1 millions d'euros (681,8 millions au 31 décembre 2010) avec une situation de trésorerie nette positive de 445,5 millions. L'assemblée générale mixte convoquée ce jour sera notamment amenée à approuver le versement d'un dividende par action d'un euro au titre de l'exercice 2010.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- M6 s'efforce depuis plusieurs années de limiter sa dépendance vis-à-vis du marché publicitaire en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est désormais équivalent à celui de la publicité. Le groupe a une longueur d'avance sur TF1 dans ce domaine ; - M6 a su profiter de la montée en puissance des chaînes thématiques et s'est renforcée dans le domaine de la TNT (W9, Paris Première, TF6...). Les services de télévision de rattrapage (catch up TV) constituent également un moyen de récupérer une partie de l'audience ; - Le groupe souhaite poursuivre sa stratégie de diversification et de relais de croissance ; - La capitalisation boursière de M6 est quasi identique à celle de TF1, ce qui atteste de la confiance du marché dans la stratégie de développement de la chaîne ; - La structure financière du groupe est saine avec une trésorerie nette de plus de 350 millions d'euros fin 2010 ; - La valeur offre un rendement de près de 6%.

Les points faibles de la valeur

- M6 n'est présente que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux ; - La visibilité reste faible sur la tendance du marché publicitaire ; - Les activités de vente à distance et de musique ne jouent par leur rôle de relais de croissance ; - En raison de sa présence sur plusieurs canaux, M6 cumule les coûts de diffusion, ce qui constitue une charge supplémentaire ; - M6 recherche des cibles dans les domaines de la TNT, des droits audiovisuels et d'Internet. Mais aucune acquisition n'est à attendre pour le moment, faute d'opportunités significatives. Après les acquisitions par TF1 de TMC et NT1 et de Virgin 17 par Bolloré, le groupe a perdu son avance sur la TNT ; - La distribution d'un dividende exceptionnel, suite à la sortie du capital de Canal+, démontre le manque d'opportunité d'investissements ; - L'annonce par Canal+ en mars 2011 du lancement d'une chaîne de TNT gratuite sur le canal bonus qui devrait être attribué fin 2011 ou début 2012 va accroître la fragmentation des audiences de télévision gratuite. L'arrivée de ce concurrent direct est un risque pour les parts d'audience de M6 (et de TF1) ; - Même si les groupes médias français seront les principaux bénéficiaires de l'ouverture du marché des paris en ligne, à travers les recettes publicitaires et les partenariats/joint-venture avec ses acteurs, M6 devrait offrir un effet de levier moins important sur cette thématique ; - Le groupe a un cadre réglementaire plus contraignant avec son club des Girondins de Bordeaux. Il devrait être en perte opérationnelle sur l'année, sauf qualification en Ligue des Champions pour 2011-12.

Comment suivre la valeur ?

- Les groupes de télévision sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde mutation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre ; - Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrentes, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique. La période de fin d'année est très importante ; - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs à suivre ; - Une concrétisation de la stratégie de croissance externe, et donc l'optimisation de la trésorerie nette du groupe, est considérée comme le principal catalyseur en Bourse pour les prochains mois. Mais les cibles sont rares ; - La société attend le canal compensatoire qui lui est promis pour lancer une nouvelle chaîne généraliste en novembre 2011 ; - Nicolas de Tavernost, le président du groupe, est déterminé à exercer un lobbying visant à assouplir la règlementation audiovisuelle française.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier. FTB/ACT/